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Le quotidien du droit en ligne

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L’application pratique des méthodes d’évaluation par les juges

Alors que circulaient entre initiés depuis quelques années des méthodes de calcul de la prestation compensatoire, méthodes portant le nom de leur auteur et dont il était très difficile de savoir si, et dans quelles conditions, elles étaient appliquées, la revue AJ famille a présenté, au mois de septembre 2010, un exposé clair et pédagogique de cinq d’entre elles. Cette publication a eu le mérite de lever enfin le voile sur ce que certains pensaient être un secret bien gardé, et a fait grand bruit parmi les praticiens. Quelles sont donc aujourd’hui les applications pratiques de ces méthodes, et quelle utilisation en font nos juges ? Mme Anne Bérard a eu la gentillesse de répondre à nos questions sur le sujet, non sans rappeler qu’aucune règle n’était imposée dans la chambre.

Pour un Tribunal des conflits sans garde des Sceaux

Le dispositif dans lequel le garde des Sceaux est en droit le président du Tribunal des conflits et vient « départager » ses huit membres lorsque ceux-ci n’ont pu dégager une majorité est voué à la disparition. La présente étude propose un dispositif s’écartant quelque peu du système actuel, mais cherchant une solution dans une forme de retour aux sources.

Constitutionnalisation du dialogue social

Le candidat François Hollande avait proposé d’introduire dans la Constitution le principe de concertation sociale préalable à l’intervention du législateur. Au delà de l’aboutissement incertain d’une telle réforme, elle conduit à s’intéresser à la portée du principe de participation dans la fabrication du droit social. Nous avons donc interrogé sur ce projet, mais aussi sur le bilan de la législation existante en la matière, un représentant du Medef, un représentant de la CFDT et un représentant de la doctrine. Nous regrettons vivement que le Medef, dont l’avis eut été nécessaire à la complétude de l’analyse, après avoir accepté le principe d’une participation n’y ait pas donné suite. Les intervenants sont donc Marcel Grignard, Secrétaire national de la CFDT et le Professeur Christophe Radé, bien connu des lecteurs de cette revue.

Le statut juridique des entreprises non capitalistes à l’heure des choix

Laissées à la marge depuis toujours, les entreprises non capitalistes suscitent un regain d’intérêt avec la crise des dernières années. Dans le même temps, leur modèle est en pleine discussion puisque l’économie sociale et solidaire fait face aux assauts de l’entreprise sociale, non seulement au sein des organisations françaises mais également au niveau de la commission européenne. Il est donc important de proposer une grille de lecture et des perspectives de réflexion. Pour cela, l’état des lieux de la situation nationale sera éclairé par la présentation d’expériences étrangères considérées comme majeures aujourd’hui. Les groupements de l’économie sociale et solidaire seront en outre confrontés aux autres groupements dont on les rapproche en France pour mesurer leurs similitudes et leurs dissemblances. Ces divers regards doivent servir de base à de futures recherches pour l’élaboration d’un régime juridique homogène pour lequel nous fournissons quelques pistes. Seule cette élaboration exigente permettra au droit français de retrouver sur ce point une forte cohérence à même de peser dans les débats européens.

L’évaluation de l’indemnité d’éviction par les juges du fond

Afin de protéger le commerçant qui loue le local dans lequel il exploite son fonds de commerce, le législateur oblige le bailleur, qui refuse de renouveler le bail, à lui verser une indemnité d’éviction. Cette dernière est calculée à partir de divers éléments dont les principaux sont la valeur du droit au bail ou la valeur du fonds de commerce. Pour déterminer cette valeur, les juges du fond font appel à des experts dont les méthodes de calcul ne sont pas toujours similaires.

Contribution à la connaissance des jurys criminels

Les jurés populaires ont récemment été l’objet de toutes les attentions, le pouvoir exécutif sortant ayant entrepris de réformer la procédure de jugement devant les tribunaux correctionnels en y faisant prendre part, en certains cas, des citoyens assesseurs choisis hors le corps de la magistrature. Le nombre de jurés siégeant à la Cour d’assises a pour sa part été réduit, passant de neuf à six en « première instance », et de douze à neuf en appel. La réforme, que l’opposition avait alors unanimement refusée, a ainsi rouvert le débat plus général et jamais terminé sur l’opportunité et la légitimité des jurys. La présente étude, qui porte plus spécifiquement sur les jurys criminels et dont les objectifs et la méthode seront exposés plus bas, s’inscrit dans cette réflexion, et impose que soient au préalable brièvement rappelés certains des grands problèmes posés, depuis son instauration, par cette institution.

La déontologie du fonctionnaire et l’alerte éthique sont-elles compatibles ?

Dans le vaste mouvement de résurgence des problématiques déontologiques tel qu’il est à l’oeuvre depuis quelques années, le whistleblowing va très prochainement questionner les collectivités territoriales. Ainsi, ce dispositif est au coeur d’une décision rendue par une juridiction du fond 1 dans le cadre d’un contentieux disciplinaire de la fonction publique qui mérite l’attention de tous les responsables juridiques et dirigeants territoriaux.

La loi n° 2012-300 du 5 mars 2012 : des recherches pratiquées sur la personne aux recherches avec la personne

Sept ans après la loi n° 2004-800 du 6 août 2004 révisant les premières lois dites de bioéthique adoptées en 1994, la loi n° 2011-814 du 7 juillet 2011 s’est efforcée à son tour d’adapter les textes en vigueur aux évolutions de la science et de la société en introduisant çà et là diverses inflexions et innovations : suppression de la condition d’une communauté de vie de deux ans pour bénéficier de l’assistance médicale à la procréation (AMP) et redéfinition des modalités d’exercice de celle-ci (admission de la congélation ovocytaire ultra rapide ou vitrification) ; autorisation du don croisé d’organes (pratique au terme de laquelle, on le sait, le receveur potentiel est amené à bénéficier du don d’une autre personne ayant exprimé l’intention de don et également placée dans une situation d’incompatibilité à l’égard de la personne dans l’intérêt de laquelle le prélèvement peut être opéré, cette dernière bénéficiant alors du don du premier donneur) ; confirmation des dérogations apportées, sous certaines conditions, au principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires humaines ; information donnée à toute femme enceinte, lors d’une consultation médicale, sur « la possibilité de recourir, à sa demande, à des examens de biologie médicale et d’imagerie permettant d’évaluer le risque que l’embryon ou le foetus présente une affection susceptible de modifier le déroulement ou le suivi de sa grossesse » […].

Les questions d’appréciation de la régularité d’un acte et d’interprétation devant le juge

L’appréciation de la régularité d’un acte et son interprétation ne se distinguent pas aisément dans la pratique, comme en témoignent les mouvements récents de la jurisprudence : dans des hypothèses plus nombreuses qu’autrefois, un même juge pourra se prononcer tant sur l’appréciation de la régularité d’une décision que sur son interprétation ou celles de normes connexes. Bien que porteuse d’interrogations, cette évolution semble répondre à un souci de cohérence et d’efficacité des recours ; de plus, elle paraît s’inscrire dans un mouvement plus général de remise en cause de la structure du contentieux par le juge lui-même.

Une approche structurale de la propriété

La propriété, tiraillée entre son analyse classique et une approche renouvelée qui prétend en faire l’alpha et l’oméga de la réalité juridique, est aujourd’hui méconnaissable. Nul ne sait plus ce qu’elle est vraiment. Sa lisibilité peut être restaurée au travers de l’analyse des relations qui l’unissent à son objet, car c’est dans son rapport avec les choses qu’elle se dévoile. C’est tout l’objet d’une approche structurale de la propriété.