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Le quotidien du droit en ligne

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Pour une analyse systématique de la politique pénale ?

La politique pénale alimente de façon récurrente en France des débats passionnés. Le concept mérite, par son ampleur comme par sa polysémie un effort de définition. Les années 1980 avaient vu émerger la notion ; la décennie 90 a été plutôt marquée par la suprématie sémantique du concept de politiques publiques.

Le juge administratif face au défi de l’efficacité

L’exigence de gérer au mieux les juridictions, de les mettre en capacité de répondre avec pertinence à la demande de justice, d’améliorer la qualité et la célérité de la justice rendue fait l’objet d’un large consensus dans la plupart des pays occidentaux. La justice n’est en effet pas qu’une vertu ou une valeur, elle est aussi une institution et, plus particulièrement, un service public, bien que celui-ci soit d’une nature particulière, puisqu’il constitue également un pouvoir public indépendant des deux autres.

Peines plancher : état des lieux cinq ans après

La loi du 10 août 2007 est à l’origine d’un type particulier de peine : les peines planchers. L’instauration de ces dernières, tendant à sanctionner plus lourdement les récidivistes, fut très critiquée à l’époque. Cinq ans plus tard, ces critiques se font plus rares. Il est vrai que ces peines planchers sont fréquemment utilisées en pratique, les juges ont eu l’occasion d’en préciser le régime, et le législateur de les étendre à d’autres situations.

Logement social et droit au logement

L’observation de la jurisprudence de 2011 fait écho aux profondes évolutions qui traversent le secteur du logement social et le poussent à adopter un modèle de gestion de type entrepreneurial tout en s’engageant plus franchement dans l’accueil des ménages en grande difficulté. Ainsi transparaissent des exigences de gestion efficace du patrimoine dans la possibilité reconnue à un bailleur social de fixer le montant du loyer par référence aux loyers pratiqués dans le parc privé, dans l’exclusion du droit au maintien dans les lieux d’un locataire pouvant disposer d’un autre logement, dans l’affirmation du caractère non discriminatoire des surloyers qui permettent d’accroître la mobilité au sein du parc social… Parallèlement, le droit au logement ou au relogement des personnes défavorisées est reconnu avec force par quelques décisions qui posent un principe de protection des personnes, lorsque celles-ci sont en situation irrégulière et font l’objet de procédures d’expropriation, ou appartiennent à la famille d’un demandeur de logement social, ou, encore, lorsqu’une commission de médiation leur refuse le bénéfice du droit au logement si elles ont provoqué leur expulsion par leur comportement, ou, enfin, lorsque l’urgence de leur besoin de logement nécessite d’être appréciée à la date où le juge statue. […]

Simplification du droit, sécurité juridique et nouvel office du juge administratif

Présenté par le gouvernement comme l’une des « mesures phares » de la proposition de loi Warsmann portant simplification et amélioration de la qualité du droit, l’article 35 dudit texte avait pour objectif de limiter les incidences des irrégularités susceptibles d’affecter les diverses procédures consultatives précédant – à titre obligatoire ou simplement facultatif – l’édiction d’un acte administratif unilatéral 1 et à mettre de la sorte un terme à des annulations contentieuses présentées comme « inutiles », en ce qu’elles seraient prononcées pour de simples considérations de légalité « externe », et ce alors que le fond même de la décision attaquée ne serait aucunement affecté par l’irrégularité en cause : « Lorsque l’autorité administrative est tenue, avant de prendre une décision, de procéder à la consultation d’un organisme, seules les irrégularités susceptibles d’avoir exercé une influence sur l’avis rendu par l’organisme consulté peuvent, le cas échéant, être invoquées à l’encontre de la décision. Lorsque, sans y être légalement tenue, l’autorité administrative sollicite l’avis d’un organisme consulté, il lui appartient de procéder à cette consultation dans des conditions régulières. Toutefois, les irrégularités qui pourraient affecter la légalité de l’avis rendu sont sans incidence sur la légalité des décisions prises ». […]

Changement de prénom : paroles de juge

Choisi de concert par les parents, du moins la plupart du temps, le prénom ne sied pas toujours à celui qui le porte. Pas nécessairement parce qu’il est jugé ridicule ou commun, mais, parfois, parce qu’il ne correspond plus au vécu de l’intéressé ou, au contraire, le lui rappelle trop bien. La demande de changement de prénom – qui touche à « l’intime » – requiert l’intervention d’un avocat qui devra démontrer l’intérêt légitime du demandeur à voir son prénom de naissance supprimé ou modifié. Indiscutablement lié au prénom, le nom de famille peut également connaître un certain nombre de mutations dans sa dévolution ou son attribution. Parce qu’il nous est apparu essentiel d’avoir une approche concrète du sujet, ce nouveau dossier combine analyse juridique et enquêtes sur le terrain.

Réforme des autorisations d’urbanisme : correction de la copie

L’ordonnance n° 2011-1916 du 22 décembre 2011 est relative aux corrections que la loi du 12 juillet 2010 habilitait le gouvernement à apporter à la réforme des autorisations d’urbanisme. Elles concernent principalement la définition et le régime des lotissements. Le décret n° 2012-274 du 28 février 2012 apporte quant à lui des précisions et ajustements limités au régime des autorisations d’urbanisme.

La reprise des salariés de droit privé par des personnes publiques

En application de l’article L. 1224-3 du code du travail, les salariés de droit privé repris par une personne publique en charge d’un service public administratif doivent se voir proposer par cette dernière un contrat de droit public reprenant les clauses substantielles de leur contrat initial. Cette reprise s’effectuant sous réserve du respect des règles légales et règlementaires applicables dans la fonction publique, il peut arriver que le nouveau contrat ne donne pas satisfaction au salarié, qui peut alors le refuser. Dans une telle hypothèse, son contrat sera rompu automatiquement, ce qui constitue une originalité en droit du travail et pose des questions portant sur les conséquences indemnitaires de la rupture.