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480 000 € pour 2 558 jours de prison

La cour d’appel de Nîmes a alloué un peu plus de 480 000 € à deux hommes, condamnés – à tort – à 20 ans de prison pour meurtre en 2003 et finalement acquittés en 2013.

par Marine Babonneaule 24 novembre 2015

Aberrahim El Jabri et Abdelkader Azzimani ont été les 9e et 10e acquittés à la suite d’une révision d’une condamnation pénale. En 2003, les deux hommes sont condamnés à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’Abdelaziz Jhilal, dont le corps a été retrouvé sur un chemin près de Lunel (Hérault) lardé de 107 coups de couteau (V. Dalloz actualité, 1er juill. 2015, M. Babonneau isset(node/167437) ? node/167437 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>167437 et 2 juill. 2015, M. Babonneau isset(node/167469) ? node/167469 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>167469). Arrêtés en 1997, les deux dealers clament leur innocence. En appel, la cour d’assises des Pyrénées-Orientales confirme la peine. La Cour de cassation rejette le pourvoi en 2005. Deux ans plus tard, la commission de révision n’y entend rien non plus. 2007, soit dix ans déjà passés à être enfermés. Le temps s’écoule. En 2009, le seul témoin à charge – dont les propos incohérents n’avaient jamais été mis en cause – se rétracte. Une nouvelle information judiciaire est ouverte et l’ADN fera le reste. Des traces de profils inconnus sont retrouvées menant les enquêteurs sur la piste de deux hommes. Ils reconnaissent avoir été présents le soir du crime, se rejettent la responsabilité mais surtout ils affirment que ni El Jabri ni Azzimani n’étaient là, cette nuit froide de décembre 1997. Ils sont renvoyés devant la cour d’assises et condamnés. C’est l’heure. Le 15 mai 2013, la chambre criminelle statuant comme cour de révision renvoie le dossier d’El Jabri et d’Azzimani devant la cour d’assises de Nîmes. Ils sont acquittés le 3 juillet 2014 après quatre jours de procès hallucinatoire où la partie civile tentera de semer le doute dans l’esprit des jurés et où l’avocat général n’osera pas prononcer une seule fois le mot « erreur judiciaire » (V. Dalloz actualité,...

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