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Affrontement entre une avocate et un promoteur immobilier à Marseille

Accusée par un important groupe de promotion immobilière d’avoir multiplié les recours en annulation contre des permis de construire, une avocate marseillaise a été définitivement relaxée par le tribunal correctionnel. Elle a, à son tour, porté plainte pour dénonciation calomnieuse. Le délibéré sera rendu le 11 juillet prochain.

par Anne Portmannle 19 juin 2017

L’affaire est digne de la fameuse trilogie marseillaise de Jean-Claude Izzo sur Fabio Montale. Elle se déroule également dans la cité phocéenne, sur fond de promotion immobilière, et l’héroïne est une avocate au barreau de Marseille, Julie Savi. « Une avocate jeune, jolie et compétente », résume son confrère Michel Amas, MCO.

Elle a prêté serment en 1999, après un DEA en droit public, et s’est spécialisée en droit administratif et en droit immobilier. Pendant son stage de deux années au sein d’un cabinet en contentieux public, elle a traité un important dossier qui a contribué à sa notoriété. « J’ai acquis la réputation de résister et d’être incorruptible, dans un milieu de surcroît essentiellement masculin, celui du droit de l’urbanisme et de la construction, j’étais un peu un OVNI », se souvient-elle.

Des recours contre des permis de construire

Installée à son compte en 2001, la jeune avocate traite principalement de dossiers de promotion immobilière, pour des particuliers, des syndicats de copropriétaires et des promoteurs de province. Au fil des années, elle se fait connaître. La presse locale la compare à David face au géant Goliath.

Un jour de 2009, un client lui demande d’attaquer un permis de construire obtenu à Marseille par la SCI d’un important promoteur. « Le dossier était imperdable car la modification du permis de construire visait à doubler le nombre de logements ». Mais c’est aussi à ce moment-là, se souvient-elle, qu’en liaison avec ce dossier, elle a commencé à subir des pressions.

« Dans le cadre d’un achat immobilier que j’effectuais à titre personnel, on m’a fait savoir que faute de convaincre mon client de renoncer au recours qu’il m’avait confié, la ville exercerait son droit de préemption pour m’empêcher d’acheter. C’est ce qui s’est passé », raconte-t-elle. L’avocate a attaqué la décision de préemption et le tribunal administratif lui a donné raison. L’affaire est actuellement pendante devant le Conseil d’État. Finalement, après l’annulation du droit de préemption par le tribunal administratif, le promoteur a,...

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