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Les avocats Ayse et Ramzan sont libres : « On n’osait pas trop dire qu’on espérait »

Ayse Acinikli et Ramazan Demir, avocats au barreau d’Istanbul, ont été libérés après 155 jours d’une détention arbitraire, poursuivis par un pouvoir qui tente de museler tous ceux qui prétendent défendre les libertés fondamentales dans ce pays plus que jamais en proie à une dérive totalitaire. Les confrères parisiens venus les aider racontent l’audience.

par Julien Mucchiellile 9 septembre 2016

Palais de justice d’Istanbul. Des avocats font la ronde, la salle d’audience ne s’ouvre pas. « Est-ce que ce président prononce des mises en liberté pour les dossiers politiques ? », s’inquiète l’avocate parisienne Me Rusen Aytac. On imagine son confrère turc réfléchir un instant et hausser les épaules : « Comme le précédent ». Celui qui n’avait pas libéré Ayse Acinikli et Ramazan Demir, deux avocats turcs du barreau d’Istanbul, en détention depuis 155 jours. Le 22 juin dernier, lors d’une première audience de demande de mise en liberté, le juge n’avait pas écouté les arguments de la défense, ni même ceux du parquet, qui demandaient leur libération. Alors Rusen Aytac, ce 7 septembre, est un peu inquiète : « Vu le coup d’État, on a peu d’espoir. »

Ayse Acinikli et Ramzan Demir sont en détention provisoire pour avoir exercé leur métier. La première représente des prisonniers, notamment kurdes, pour faire valoir leurs droits en détention. Le second est le trublion des droits de l’homme, qui a fait condamner son pays devant la Cour européenne des droits de l’homme à de nombreuses reprises. Pour cela, il est accusé d’avoir critiqué, dénigré la Turquie, un délit qui n’existe plus mais que les autorités de poursuites se sont arrangées pour diluer dans d’autres dispositions. Et comme sa consœur, on les accuse d’être complices d’une organisation...

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