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Deux détenues soupçonnées de terrorisme jugées pour menace de mort en détention

Nadia et Vanessa sont prévenues d’avoir semé la terreur à la nurserie de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, en menaçant leurs co-détenues et les surveillants, sur fond d’Islam radical. Elle étaient jugées hier à Évry.

par Julien Mucchiellile 13 janvier 2017

Nadia est cette grande et frêle femme de 35 ans à longue queue de cheval, aux grands yeux noirs. Elle paraît à la fois anxieuse et hilare, très nerveuse à l’écoute de la prévention qui l’amène dans le box du tribunal correctionnel d’Évry, ce jeudi 12 janvier. Du 31 octobre au 14 novembre 2016, dans le quartier de la nurserie de la maison d’arrêt de Fleury Mérogis, elle aurait menacé de mort, menacé de crime et outragé deux co-détenues, des surveillantes, le directeur de la maison d’arrêt des femmes et le directeur interrégional de l’administration pénitentiaire. Au directeur, elle a craché un banal : « Va te faire enculer sale bâtard ». Des surveillantes, Tiffany et Karima, ses co-détenues, auraient essuyé des menaces : « Elle va voir comment je vais lui arracher la tête avec les dents », « tu as le diable dans ton cœur, je vais te tuer ». Surtout, Nadia, mise en examen – et placée en détention provisoire – dans une affaire terroriste, aurait hurlé : « Je vais faire assassiner tes enfants, qu’Allah vous anéantisse, bande de sales mécréants ! » Il n’en fallait pas plus pour semer la terreur à la nurserie – et convoquer la presse.

À l’autre bout du box Vanessa, 29 ans, est la camarade de prosélytisme de Nadia – mise en examen dans une affaire similaire. Sa prose : « Mécréante, kouffar », suivie de menaces : « Les surveillants ne sont pas nombreux ici, c’est facile de les retrouver et de les égorger », a créé un certain malaise. La jeune femme a un regard noir, dur et résigné, de larges épaules qui se perdent dans un épais sweat noir informe. En plus, elle aurait giflé Tiffany.

Les deux prévenues nient, et, dans ce dossier, c’est « parole contre parole ».

Tiffany, selon l’accusation, est la victime centrale. Comme Nadia,...

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