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Droit de vote des personnes détenues : fin du sursis pour le Royaume-Uni

La Cour européenne met fin à la suspension de l’examen des quelques 2 500 requêtes de personnes condamnées incarcérées, automatiquement privées de leur droit de vote aux élections nationales et européennes.

par Maud Lénale 5 septembre 2014

Aux termes de l’article 46, alinéa premier, de la Convention européenne des droits de l’homme, « les hautes parties contractantes s’engagent à se conformer aux arrêts définitifs de la Cour dans les litiges auxquels elles sont parties », et si les États jouissent d’une liberté de moyens, ils n’en sont pas moins liés quant aux résultats (V. CEDH 22 juin 2004, Broniowski c. Pologne, req. n° 31443/96, AJDA 2004. 1809, chron. J.-F. Flauss ; D. 2004. 2542 , obs. C. Bîrsan  ; V. aussi D. 2011. 193, obs. J.-F. Renucci ). Or, depuis la première condamnation européenne du Royaume-Uni en matière de droit de vote des personnes incarcérées, près de dix ans se sont écoulés sans que le pays parvienne à réformer – « souhaite réformer » serait probablement plus exact – son droit interne sur ce point.

C’est en effet dans l’arrêt Hirst (CEDH, Gr. ch., 6 oct. 2005, Hirst c. R.-U. [n° 2], req. n° 74025/01, AJDA 2006. 466, chron. J.-F. Flauss ; RSC 2006. 662, chron. F. Massias ) que la Cour européenne avait pour la première fois constaté la violation de l’article 3, alinéa 1er, du Protocole n° 1 à la Convention par le Royaume-Uni. Son droit interne prévoit en effet que toute personne condamnée détenue se voie automatiquement – sans intervention d’un juge, donc – retirer le droit de vote aux élections nationales et européennes. L’arrêt Hirst ne fut cependant que le début d’une série, dont la problématique cristallise les tensions entre le Royaume-Uni et la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), le premier...

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