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Du divan au prétoire : l’ouvrage Lacan, envers et contre tout n’est pas diffamatoire

Les propos de l’auteure, qui soulignent le paradoxe entre le souhait de Jacques Lacan d’avoir des funérailles catholiques et son inhumation sans cérémonie et dans l’intimité, sans imputer à ses proches un quelconque grief de trahison, ne portent pas atteinte à l’honneur ou à la considération de sa fille.  

par Sabrina Lavricle 15 février 2016

En septembre 2011, les Éditions du Seuil publièrent un ouvrage consacré à Jacques Lacan, intitulé Lacan, envers et contre tout et contenant le passage suivant : « Bien qu’il [Jacques Lacan] eût émis le vœu de finir ses jours en Italie, à Rome ou à Venise, et qu’il eût souhaité des funérailles catholiques, il fut enterré sans cérémonie et dans l’intimité au cimetière de Guitrancourt ». Estimant ces propos diffamatoires à son égard, la fille de Jacques Lacan assigna l’auteure, l’éditeur et la société éditrice en qualité de civilement responsable, aux fins d’obtenir, sur le fondement des articles 29 et 32 de la loi du 29 juillet 1881, la réparation de son préjudice moral et l’insertion dans les exemplaires de l’ouvrage incriminé, d’un texte faisant mention de la condamnation des défendeurs. 

La cour d’appel de Paris constata l’irrégularité de l’assignation délivrée au siège social de la société éditrice et débouta la demanderesse au fond. Celle-ci saisit la Cour de cassation qui, par son arrêt du 3 février 2016, rejette son pourvoi.  

Sur le premier moyen, qui contestait la nullité de l’assignation délivrée à l’éditeur, la Cour de cassation rappelle que, « s’il résulte des articles 7 à 13 de la loi du 29 juillet 1881, ainsi que de...

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