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Houellebecq, le papier griffonné et l’estoppel

La troisième chambre civile n’a pas donné raison à l’écrivain Michel Houellebecq contre le quotidien Le Monde, qu’il avait assigné après la publication d’un article. Dans la décision, il est question d’estoppel.

par Marine Babonneaule 20 septembre 2016

Le 17 septembre 2002, l’écrivain Michel Houellebecq, comparaissant pour injure raciale et complicité d’incitation à la haine raciale, glissait un mot à son avocat. Ce dernier le lit, à la barre du tribunal. « Ma décision est irrévocable : les médias, pour moi, c’est fini ». L’auteur est relaxé. La chroniqueuse judiciaire du Monde, présente à l’audience, en fait état le 19 septembre. « L’écrivain, lui, a déjà tiré à l’audience la leçon de son procès : “Les médias, pour moi, c’est fini” ». En 2015, une autre journaliste du quotidien, Ariane Chemin, décide de consacrer à Michel Houellebecq une série de six articles. L’homme refuse de la rencontrer. Elle ira chercher des informations ailleurs et notamment auprès de l’ancien avocat de l’écrivain, Emmanuel Pierrat. Le 20 août 2015, le papier, intitulé « Le procès-verbal », relate l’épisode judiciaire de 2002. « Aux dernières minutes de l’audience, il fait d’ailleurs passer un petit papier à son avocat, sur lequel est griffonné : “Ma décision est irrévocable : les médias, pour moi, c’est fini" ». À l’appui, la photographie du billet complet, avec la mention « Coll. Emmanuel Pierrat ».

Michel Houellebecq assigne Le Monde pour violation de ses droits d’auteurs (droit de divulgation et...

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