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« L’obscure clarté » des principes de délicatesse et de modération

La cour d’appel de Grenoble, statuant en matière disciplinaire, a condamné à une peine d’avertissement un avocat pour manquement aux principes de délicatesse et de modération à l’égard de deux magistrats, infirmant la décision du Conseil régional de discipline qui l’avait renvoyé des fins de la poursuite. Elle juge que les principes de modération et de délicatesse ne sont pas des notions « vagues », comme le soutenait l’avocat poursuivi.

par Anne Portmannle 28 juillet 2014

Un avocat du barreau de Grenoble, à l’occasion de deux audiences, a tenu des propos véhéments à l’égard de deux magistrats qui en ont pris ombrage. Le procureur général près la cour d’appel de Grenoble a sollicité le bâtonnier, qui a ordonné une enquête déontologique, mais a décidé de ne pas exercer de poursuites disciplinaires à l’encontre de l’avocat. Le procureur a cité l’avocat à comparaître devant le Conseil régional de discipline, qui a renvoyé l’avocat des fins de la poursuite. Le procureur a formé un recours devant la cour d’appel de Grenoble, statuant en matière disciplinaire.

Des attaques « ad hominem »

Aux termes de la citation, il était reproché à l’avocat d’avoir, lors d’une audience avec un juge des libertés et des détentions (JLD), en son cabinet, dit à son client que « le juge qui était là » l’avait déjà condamné. L’avocat avait, en outre, mis en évidence devant son client l’absence de loyauté du juge, qui d’après les témoignages des greffier, policier et gendarme présents à l’audience s’était...

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