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Lutte contre la maltraitance des enfants : que font les associations au procès ?

Des associations, dans les affaires où les enfants sont victimes, interviennent à l’audience. Battage médiatique, dénonciation des failles du système, accompagnement des victimes : ces associations de lutte contre les maltraitances faites aux enfants se donnent la mission de travailler sur tous les plans.

par Julien Mucchiellile 7 octobre 2015

La cour d’assises de Melun juge un meurtre atroce. Un enfant a été essoré dans un lave-linge et ses parents sont sur le banc des accusés. Ce jeudi soir de septembre, après trois jours de débats pesants, trois avocats se sont levés pour plaider la cause de Bastien, le petit garçon martyrisé.

Ils représentent trois associations de lutte contre l’enfance maltraitée, parmi celles qui fleurissent dans les procès dans lesquels la victime est un enfant. Ces associations font du bruit quand elles s’unissent ostensiblement à la souffrance d’un enfant. Certaines scandalisent et choquent par leurs outrances, comme au dernier procès Outreau où d’obscurs groupuscules, qui n’étaient pas partie civile, ont fait irruption dans la cour d’assises.

Mais les trois associations du « procès Bastien » avaient une mission judiciaire. Faire admettre la complicité de la mère contre le parquet, qui requerrait l’acquittement sur ce point. « On a tous voulu établir cette culpabilité, rappeler aux jurés les éléments constitutifs de la complicité », raconte Yves Crespin, qui plaidait ce soir-là pour L’enfant bleu, partie civile au même titre qu’Enfance et partage et La voix de l’enfant. Isabelle Steyer, l’avocate de cette dernière association, explique que ce sont eux qui ont fait citer les services sociaux. « Nous avons un rôle important dans la qualification juridique » et la question de la complicité de la mère est bien souvent au cœur des débats. « Il faut expliquer certains faits obscurs pour les jurés : lorsque l’insoutenable n’est pas relayé par des explications, il ne fait pas sens ».

Leur omniprésence laisse penser que ces associations, les principales en France, recherchent la lumière médiatique, et c’est vrai. « Pour dire les choses hâtivement, il faut amener une médiatisation plus importante parce qu’il faut maintenir un état de vigilance sociale », pense Me Rodolphe...

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