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Marion Lachaise, L’Œil de Clairvaux. À travers les murs de la prison

Le livre-objet de Marion Lachaise, au gré de photographies, plonge au cœur de l’ancienne abbaye de Clairvaux, devenue prison au XIXe siècle, mais également, par un ingénieux processus de réalité augmentée, la prison actuelle à travers les antiportraits de détenus. Certaines de ces photographies sont visibles jusqu’au 25 septembre au musée du barreau de Paris. Une exposition se tient également à l’abbaye de Clairvaux.

par Thibault de Ravel d'Esclaponle 13 juillet 2016

La force de l’œuvre de Marion Lachaise, c’est qu’elle est indéfinissable. Rebelle à toute catégorie, elle ne se moule guère que dans ce terme utilisé pour désigner son travail : l’hybridation. Hybridation, symbiose, enchevêtrement, fusion, mélange ? Peu importe, finalement ; le pari artistique n’est-il pas déjà gagné, au moins en partie, quand l’œuvre interpelle, quand elle bouscule l’ordre établi ? L’Œil de Clairvaux est inclassable. Livre, accompagné de contributions et vecteur d’une « réalité augmentée », un « livre-objet » à l’organisation repensée et déconstruite, mais quand même reconstruite autour de l’idée d’une ouverture au centre. Une vidéo donnant à voir ces Antiportraits de prisonniers, croqués sur le vif à partir des ateliers organisés à la centrale. Et, enfin, une application s’agrège à ce mélange artistique très stimulant. C’est un livre, c’est une vidéo, c’est un peu tout cela l’œuvre de Marion Lachaise. Ce serait une forme d’installation diront les spécialistes de l’art contemporain, une « installation individuelle » comme l’indique l’artiste elle-même. Mais c’est encore plus que cela ce travail effectué à partir de ce qui se vit et de ce qui se voit dans l’enceinte des murs épais, presque millénaires, de la centrale de Clairvaux.

Et puis, arrêtons de tenter de découvrir ce que c’est....

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