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Outrage envers le juge Gentil : 3 000 € d’amende requis contre Henri Guaino

Le député UMP comparaissait, hier, devant le tribunal correctionnel de Paris, pour ses attaques contre le juge Jean-Michel Gentil, après la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt.

par Marine Babonneaule 23 octobre 2014

« Ce qui se passe est extrêmement grave. Ce n’est pas une décision comme une autre (…) Est-ce qu’on pouvait imaginer qualification plus grotesque, accusation plus insupportable ? (…) Aucun homme censé dans ce pays peut penser un instant que Nicolas Sarkozy s’est livré, sur cette vielle dame richissime, à un abus de faiblesse. C’est absolument grotesque. Alors, ça pourrait être risible si ça ne salissait pas l’honneur d’un homme qui était président de la République (…) Je trouve que cette décision est irresponsable parce qu’elle n’a pas tenu compte des conséquences qu’elle pouvait avoir sur l’image du pays et sur la République et su nos institutions (…) Je conteste la façon dont il (le juge Gentil, ndlr) a fait son travail, je la trouve indigne, voilà le dis, il a déshonoré un homme, il a déshonoré nos institutions, il a aussi déshonoré la justice ».

Voilà donc les propos d’Henri Guaino, prononcés sur Europe 1 le 22 mars 2013, à l’encontre de Jean-Michel Gentil qui a décidé, collégialement, de mettre en examen Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse dans l’affaire Bettencourt. Des propos que l’ancien conseiller du chef de l’Etat a répété sur différents médias (Canal Plus et BFM TV notamment). Et des propos qui ont provoqué la colère de certains magistrats, dont le président de l’USM, dénoncés au parquet. Hier, Henri Guaino était poursuivi, devant la 17e chambre correctionnelle de Paris pour outrage et discrédit sur une décision juridictionnelle.

L’ambiance – au moins dans les premières heures – était à la foire campagnarde. L’ancien conseiller, devenu parlementaire, était venu accompagné d’une vingtaine d’amis députés, dont l’ancien magistrat Georges Fenech ou l’ex-champion David Douillet. Tous volontiers goguenards aux bons mots de l’avocat d’Henri Guaino, Eric Dupond-Moretti. Quelques coucous...

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