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Procès Cahuzac : délibéré le 8 décembre

Hier, les avocats de la défense ont plaidé pour Jérôme et Patricia Cahuzac, prévenus pour fraude fiscale et blanchiment.

par Marine Babonneaule 16 septembre 2016

N’y a-t-il dans l’affaire de fraude fiscale des Cahuzac qu’un « alignement de chiffres », comme l’avait en partie démontré la veille le procureur ? Sébastien Schapira, l’avocat de Patricia Cahuzac a voulu, hier, « apporter une part d’humanité et de complexité » à sa cliente face à un réquisitoire qui n’a relevé, selon lui, que « les parties les plus sombres et les moins glorieuses de son existence ». Elle est celle qui franchit le bureau du magistrat instructeur en décembre 2013 et révèle tout, celle qui « n’a quasiment pas utilisé ces sommes », celle qui se fichait bien des vacances luxueuses que son mari offrait à la famille. « Elle reconnaît sa responsabilité (…) Cette femme qui bascule, qui accepte, ne dit pas non à ce mécanisme de fraude, pour qui tout va bien, très bien même… qu’est-ce qui fait qu’elle est passée de l’autre côté ? ». Pour l’avocat, sa cliente a participé en connaissance de cause à l’ouverture du compte suisse de son mari en 1992, puis au compte commun de l’Île de Man en 1997. Ce qu’on lui propose, c’est de « s’émanciper », c’est « une perspective ». Rien ne lui est imposé, elle accepte tout parce qu’à l’époque « il y avait une tolérance », qu’elle aimait son mari et avait une grande admiration pour le Dr Pouteaux, l’associé de Jérôme Cahuzac qui a proposé l’ouverture du compte anglais. Peut-on pour autant parler de « structuration familiale », de « sophistication » dans la mécanique frauduleuse ? Non, plaide l’avocat, « c’est au fil de l’eau, au fil des jours ». Et puis Patricia Cahuzac n’est « pas l’initiatrice » des premiers détournements fiscaux. À ce moment, Jérôme Cahuzac secoue la tête, il désapprouve.

Vient alors « la trahison », celle de 2006 lorsqu’elle a peur d’être « quittée », « peur de l’avenir ». Cette...

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