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Procès Cahuzac : Michel Rocard, l’alibi

L’ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, comparait devant le tribunal correctionnel de Paris, aux côtés de son ancienne épouse et de deux autres prévenus, pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et minoration de sa déclaration de patrimoine lors de son arrivée au gouvernement.

par Marine Babonneaule 6 septembre 2016

Le premier compte suisse dans lequel Jérôme Cahuzac a placé de l’argent, ce n’était pas pour lui. Mais pour le financement d’une éventuelle campagne présidentielle de Michel Rocard en vue des présidentielles de 1995. Il y a de quoi être surpris, la salle des criées dans laquelle se tient le tribunal correctionnel est suspendue aux paroles de l’ancien ministre du Budget qui raconte, comme si de rien n’était.

- Je travaille beaucoup (…) J’ai un choix à faire, entre une carrière hospitalière ou une installation dans le privé, c’est le lot de tous les chirurgiens (…) En 1986, en attente que l’installation se précise, il m’est proposé de rejoindre le secrétariat de Michel Rocard (…) À cette occasion, je rencontre Claude Evin (…) On me demande d’écrire des discours, des notes explicatives sur les hôpitaux publics et le statut des infirmiers. Je continue tout en ayant une activité chirurgicale en clinique. En 1988, c’est la victoire de François Mitterrand. Et Michel Rocard est nommé Premier ministre. J’intègre le cabinet du ministre des Affaires sociales Claude Evin le 15 mai, en principe pour quelques mois (…) Au bout de six mois, je décide de rester (…) Je découvre l’action publique, j’aime beaucoup ça, je travaille beaucoup, je ne compte pas les heures.

Jérôme Cahuzac rédigera à cette époque la loi qui portera le nom de son ministre. « Une des choses dont je suis le plus fier de ma vie ». Mais Michel Rocard est contraint à la démission le 16 mai 1991, « une période politique très difficile pour ceux qui le suivent » car, ajoute le prévenu, le bilan de Rocard « est absolument remarquable » alors même que « beaucoup...

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