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Procès de Claude Guéant : le flou fatal de la réglementation autour des primes en liquide

Le parquet a requis, hier, 30 mois de prison avec sursis, 75 000 € d’amendes et 5 ans d’interdiction de droits civiques et civils à l’encontre de Claude Guéant, et 10 mois de prison avec sursis à l’encontre du Michel Gaudin.

par Marine Babonneaule 8 octobre 2015

Entre 2002 et 2004, Nicolas Sarkozy est ministre de l’intérieur. À la tête de son cabinet, Claude Guéant qui, gêné par des indemnités de sujétion particulières (ISP) « trop étriquées » – les anciens fonds secrets de Matignon régularisés par Jospin –, demande à son ami Michel Gaudin, nommé directeur de la DGPN (direction générale de la police nationale), de verser chaque mois au cabinet entre 10 000 € et 12 000 € puisés dans les fonds d’enquête et de services (FES). Claude Guéant garde 5 000 € pour lui et verse le reste aux autres membres du cabinet. C’est ce qui lui vaut, avec Michel Gaudin et trois autre prévenus, de comparaître devant la 32e chambre correctionnelle de Paris. Hier, dernier jour du procès (V. Dalloz actualité, 29 sept. 2015, obs. M. Babonneau isset(node/174730) ? node/174730 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>174730 et 2 oct. 2015, obs. M. Babonneau isset(node/174791) ? node/174791 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>174791), les parties se sont livrées à une bataille juridique autour de l’interprétation des textes régissant les FES – les décrets du 15 juin 1926 et du 5 novembre 1993. Car c’était bien là la question centrale du procès qui détermine ou pas le détournement de fonds publics : la réglementation – toujours en vigueur – interdit-elle expressément l’utilisation des fonds d’enquête et de services à des fins indemnitaires ?

Pour le procureur Patrice Amar, s’il « est malvenu de parler d’éthique ou de morale à un procès », il est en revanche indispensable d’évoquer la question « de la morale civique », de « l’éthique républicaine » car, a estimé le magistrat, « c’est l’acte qui fait l’homme (…) et c’est à la lumière du citoyen vertueux qu’il faut...

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