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Procès de Claude Guéant : l’abyssal labyrinthe des primes en liquide

Le deuxième jour du procès de Claude Guéant et de quatre autres prévenus pour détournement de fonds publics, complicité et recel a offert une plongée dans le système des primes en liquide au sein du ministère de l’intérieur.

par Marine Babonneaule 2 octobre 2015

Bienvenue dans les méandres gouvernementaux. Hier, à la 32e chambre correctionnelle de Paris, c’est une leçon de gestion occulte – et paradoxalement, réglementée – de fonds qui a été donnée. Claude Guéant est soupçonné, lorsqu’il était directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, d’avoir perçu, entre le 1er juillet 2002 et le 30 mars 2004, 210 000 € provenant de la Direction générale de la police nationale (DGPN), à des fins d’enrichissement personnel. Cet argent provenait des frais d’enquête et de surveillance (FES) de la police nationale, un fond destiné, depuis un décret du 15 juin 1926, à rembourser aux policiers des frais de mission engagés lors de leurs déplacements. La définition des FES est vague. Selon l’article 4 du même décret, il s’agit « de toutes les autres dépenses que celles entrant dans la catégorie des frais de mission que le fonctionnaire peut être amené à engager pour l’exécution de la mission qui lui est confiée ». Or, comme l’a relevé la Cour des comptes dans une note de décembre 2013, « dans la pratique, une large part de ces fonds en espèces a aussi été employée pour verser aux enquêteurs des gratifications financières, forfaitaires et régulières ou variables et exceptionnelles, en reconnaissance de leur engagement personnel et de la pénibilité de leurs horaires...

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