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Le Sénat défend l’opacité financière à grande échelle des sociétés en France

On dénombre en France près de 800 000 sociétés qui ont camouflé illégalement leurs comptes annuels au titre de 2013. Mais un rapport d’une délégation sénatoriale laisse entendre que la législation française est trop stricte et menace le développement économique des entreprises.

par Ludovic Arbeletle 27 février 2017

Le beurre Président, le lait Lactel, le roquefort Société, la crème Bridélice… Toutes ces marques appartiennent à Lactalis, un empire dont les origines remontent à la création en 1933 d’une société à Laval. Ce que l’on sait moins, c’est que ce champion français se développe, depuis une quinzaine d’années, dans l’opacité comptable. Et en toute illégalité. Une situation étonnante au regard des enjeux pour les concurrents, les clients, les salariés, les agriculteurs et, plus généralement, l’ensemble des parties prenantes. Car ce géant revendique la place de premier groupe laitier et fromager au monde avec un chiffre d’affaires de 17 milliards d’euros en 2015. Mais, au fait, quelle crédibilité accorder à cette information dont on ne sait pas si elle a été certifiée par un commissaire aux comptes ? On ignore également quel est le résultat net comptable du groupe et bien d’autres indicateurs financiers tels que la valeur ajoutée.

Des comptes gardés au frais

Aucun document officiel public n’apporte de réponse sur ces sujets. La raison est simple : cet empire industriel, dont la pierre angulaire repose sur la société du nom Groupe Lactalis, garde au frais ses comptes annuels aussi bien que le beurre qu’il fournit. Pourtant, il est tenu, en tant que société commerciale, de déposer...

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