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Trafic de faux papiers : le rôle d’un avocat désespéré

Un avocat parisien était entendu hier par la 7e chambre du tribunal correctionnel de Versailles, dans le cadre d’un trafic de faux documents visant à établir des titres de séjours pour des ressortissants Nord-africains. Le réquisitoire et les plaidoiries se déroulent aujourd’hui. 

par Julien Mucchiellile 12 septembre 2014

Surtout, rester calme. Ses mains touchent la barre et se croisent, puis tourbillonnent tandis qu’il s’explique. « Vous n’allez pas vous emporter aujourd’hui, ne vociférez pas, ne me coupez pas la parole », le prévient la présidente de la 7e chambre correctionnelle de Versailles. La veille, il s’est « colleté » avec le procureur dont il n’appréciait pas les insinuations.

Mohamed Laribi est vraiment très nerveux. Cet avocat, né à Alger il y a 61 ans comparait depuis lundi pour commission de faux en vue d’établir des preuves juridiques et complicité d’obtention de faux. Il aurait fait partie d’un réseau qui montait des dossiers (une vingtaine en tout) de demandes de titre de séjour avec de faux documents auprès des préfectures des Yvelines et du Val-de-Marne, en contrepartie de sommes pouvant atteindre 15 000 € par dossier. Il a été interrogé hier pendant plusieurs heures par le tribunal.

M. Laribi, toujours inscrit au barreau de Paris, plaide le simple hasard – et la faiblesse. Fin 2006 sonne le début de son calvaire personnel et son entrée dans la délinquance. Il est chassé de chez lui par ses beaux-frères qui veulent le tabasser et s’installe à l’hôtel, coupant tout lien...

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