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Portrait

Charles Duchaine, le juge qui a failli mourir

par Isabelle Horlansle 25 février 2016

À écouter Charles Duchaine dans son bureau parisien de l’AGRASC, autrement nommée « la banque du Milieu », on se dit que le cinéaste Yves Boisset pourrait porter sa vie à l’écran. Bien sûr, il manque au scénario l’issue tragique, le calibre 11.43 mettant un terme à sa carrière. Le juge Duchaine est vivant, c’est heureux.

Cet homme à la haute stature, à l’œil rieur et à l’humour anglais, subtil mélange de flegme et de noirceur, s’amuse des péripéties qui ont failli enrayer sa machine de guerre : l’instruction judiciaire. Telle cette filature dans le Cantal par un gang en Chevrolet Camaro aux vitres teintées, qui le rêvait désarticulé par la calandre. C’étaient les années 1990, qui le virent aussi, à Monaco, harcelé par des agents secrets étrangers le pressant de se dessaisir de son dossier : « J’avais l’argent du trafic d’un cartel bolivien, les proches de mon mis en examen se faisaient abattre et je me demandais quand viendrait mon tour. Je recevais “d’aimables visites” », se souvient-il. Il a conté ses aventures sur le Rocher en 20021. Ou cette affaire de drogue dont les bénéfices finançaient le terrorisme basque : « Des gens ont voulu m’acheter, y compris des avocats. Quand on exerce à fond ce métier, on peut connaître des périodes difficiles… » C’était le temps où l’on disait encore « Charles ».

En 2016, on ne parle plus que du « juge Duchaine ». « Ah oui, le Marseillais qui a mis en examen le sénateur Jean-Noël Guérini », entend-on régulièrement. Peu importe sa naissance dans le Limousin, son parcours professionnel à Pontoise, Aurillac, Bastia, Monaco,...

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Charles Duchaine

Charles Duchaine est magistrat et directeur général de l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC).