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Extrême vulnérabilité des migrants mineurs isolés : la Grèce condamnée

La Cour européenne des droits de l’homme condamne, à l’unanimité des voix, la Grèce pour les conditions de détention des migrants mineurs isolés « si graves qu’elles portaient atteinte au sens même de la dignité humaine ». 

par Z. Aït El Kadile 10 mai 2011

L’arrêt du 5 avril 2011 est l’occasion pour les juges de Strasbourg de rappeler fermement que l’examen des demandes d’asile s’agissant, plus particulièrement, des mineurs non accompagnés, doit faire l’objet d’une analyse scrupuleuse. 

En l’espèce, il s’agissait d’un mineur afghan, âgé de quinze ans lorsqu’il est entré irrégulièrement, le 19 juillet 2007, en Grèce, sur l’île de Lesbos. Il avait fui l’Afghanistan à la suite du décès de ses parents lors des conflits armés qui sévissaient dans ce pays. Il fut arrêté et placé en détention dans le centre de rétention de Pagani jusqu’au 21 juillet. Par la suite, il déposa une demande d’asile politique, le 27 juillet, rejetée le 4 septembre. Le requérant saisit la Cour européenne des droits de l’homme pour la violation des articles 3 (traitement inhumains ou dégradants), 13 (droit à un recours effectif) et 5, §§1, 2 et 4 (droit à la liberté et à la sûreté) de la Convention européenne des droits de l’homme. 

Une fois de plus, la Cour sanctionne l’absence d’examen de la situation particulière du migrant, en Grèce. La précarité et la vulnérabilité des demandeurs d’asile y sont notoires (CEDH, gde ch., 21 janv. 2011, n°...

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