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Les avocats s’inquiètent de ne plus avoir le droit de parole

Cela arrange souvent le magistrat, qui y voit un gain de temps. Cela arrange parfois aussi l’avocat, qui y trouve plus de facilité. Petit à petit, le moment de la plaidoirie, ne serait-il pas en train de disparaître ? Le président de la Conférence des bâtonniers se dit saisi «presque quotidiennement» de difficultés quant à l’expression de l’avocat devant les juridictions. Par une résolution diffusée vendredi, l’instance veut rappeler aux pouvoirs publics « les conditions de l’exercice efficace du ministère de l’avocat ». 

par Elodie Touretle 14 avril 2013

« Pour des raisons de facilité, parfois de paresse intellectuelle, on ne veut pas plaider : tel dossier ne le mérite pas, ou pour tel autre dossier, trop compliqué, tout est dans les écritures. Dans un cas, on ne plaide que les affaires compliquées, dans un autre cas, que les affaires simples. Nous nous sommes trompés, c’était les avocats qu’il fallait supprimer, il fallait que l’on garde les avoués. Ces vilaines habitudes, il faut s’en séparer. » Yves Mahiu, ancien bâtonnier du barreau de Rouen, a présenté le 5 avril une résolution concernant l’expression de l’avocat devant les juridictions, lors de l’assemblée générale de la Conférence des bâtonniers. La version finale de la résolution a été diffusée vendredi (voir encadré).

« C’est de la responsabilité de chaque avocat de résister »

Le débat a pris un caractère d’urgence : « nous sommes alertés trop souvent, je le suis presque quotidiennement, de situations problématiques qui affectent l’exercice de la défense », fait remarquer Jean-Luc Forget, président de la Conférence. « On entend beaucoup parler de conventions de procédures, signées dans certaines juridictions, entre le tribunal et le barreau. Cette résolution...

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