Ce 20 août 2019, la présidente du Sénat donne la parole « al Presidente del Consiglio dei Ministi, il Professore Giuseppe Conte » (les professeurs de droit possèdent en Italie un statut social ne pouvant que rendre nostalgiques les universitaires français2). Dans ce discours d’environ cinquante minutes, G. Conte adresse à son vice-président du Conseil M. Salvini une leçon de démocratie parlementaire (transparence du débat public, respect des assemblées), de culture constitutionnelle (respect des principes fondamentaux), de maturité politique (v. la contractuelle notion de loyale collaboration). Rarement a-t-on vu un chef de gouvernement morigéner ainsi parlementairement l’un de ses ministres, a fortiori celui-là même qui l’a adoubé (avec L. Di Maio, l’autre vice-président du Conseil et leader du M5*) à la tête de l’exécutif. La désignation de G. Conte est à ce point abnorme dans l’histoire de l’Italie républicaine que son discours du 20 août n’en est que plus intéressant. Il est devenu président du conseil en raison d’un double refus : refus de M. Salvini de confier Palazzo Chigi au leader du M5*, refus de L. Di Maio de confier Palazzo Chigi au leader de la Lega. G. Conte est censé s’ériger en arbitre entre les prétentions des deux formations au pouvoir qui, sur bien des points, possèdent des programmes politiques différents, voire divergents. Sa position est fort particulière : il n’est aucunement le leader de l’une des deux formations accédant au pouvoir (ni même l’un des dirigeants de l’une d’entre elles). Certains n’ont pas manqué de s’interroger : sera-t-il en mesure de donner pleine mesure à l’article 95 de la Constitution ? En vertu de ce dernier, « le président du Conseil des ministres dirige la politique générale du gouvernement et en est responsable. Il maintient l’unité de l’action politique et administrative, promouvant et coordonnant l’activité des ministres ». La question n’a guère de sens à dire vrai ; la réponse ne peut être que positive, avec cette précision : il est un médiateur permettant que s’accomplisse et perdure (en théorie) le mariage parlementaire/gouvernemental contre nature entre deux partis (autoproclamés) antisystème. Il est un chef de gouvernement assurant son office de président du Conseil au sens de l’article 95 de la Constitution, dirigeant la politique générale du gouvernement, maintenant l’unité de l’action politique et administrative, promouvant et coordonnant l’activité des ministres. En un sens, G. Conte est l’un des plus parlementaristes chefs de gouvernement d’après-guerre : il redonne sens au gouvernement de cabinet à une époque synonyme de présidentialisation du régime parlementaire. Il assume la responsabilité de cette action devant les chambres.
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