Deux rangées d’arbres entourent la longue rue qui mène à la prison de Fresnes comme une respiration avant l’enfermement, un sas avant le lourd cliquetis des verrous métalliques qui retentit dans le dos du visiteur. Ce mardi matin 20 septembre, le ministre de la justice a invité les journalistes à le rejoindre entre les murs de la maison d’arrêt pour hommes pour une conférence de presse à l’occasion de la sortie de son rapport sur l’encellulement individuel (v. Dalloz actualité, 21 sept. 2016, art. J. Mucchielli isset(node/180736) ? node/180736 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>180736). « C’est la première fois qu’une conférence de presse s’organise en prison », fait remarquer l’attachée de presse. L’architecture date de 1898. Au total, 65 % des établissements pénitentiaires ont été construits avant 1920, soit 120 sur 186 comme l’indiquera le garde des Sceaux.
Dehors, aux journalistes, les représentants syndicaux du personnel ont évoqué les rats, le manque de personnel, la peur. Une journaliste relaie au ministre cette insécurité, en particulier liée aux quartiers où sont emprisonnés les islamistes radicaux. « 4 000 agressions physiques en 2015 » et « une aggravation » avec « déjà 2 500 au 1er août 2016 », admet le ministre. S’il ne donne pas la moindre précision sur des mesures d’urgence concernant les détenus islamistes radicalisés, il affirme toutefois avoir pris des initiatives comme l’assouplissement des règles concernant la fouille à nu, pratique largement dénoncée et dont le recours « systématique » et « aléatoire » a été déclaré illégal par le Conseil d’État. Depuis, selon une information France Inter rendue publique hier, l’Observatoire international des prisons (OIP), sur la base de témoignages de détenus, a assigné l’État en urgence pour dénoncer et faire cesser « un état des lieux dangereux pour la santé, ainsi qu’une situation attentatoire à la dignité ».