- Administratif
- Toute la matière
- > Acte
- > Bien
- > Collectivité territoriale
- > Compétence
- > Contrat et marché
- > Droit économique
- > Droit fondamental et liberté publique
- > Environnement
- > Finance et fiscalité
- > Fonction publique
- > Institution administrative
- > Police
- > Pouvoir public
- > Procédure contentieuse
- > Responsabilité
- > Service public
- > Urbanisme
- Affaires
- Civil
- Toute la matière
- > Arbitrage - Médiation - Conciliation
- > Bien - Propriété
- > Contrat et obligations
- > Droit international et communautaire
- > Famille - Personne
- > Filiation
- > Loi et traité
- > Mariage - Divorce - Couple
- > Procédure civile
- > Profession juridique et judiciaire
- > Responsabilité
- > Société et association
- > Succession - Libéralité
- > Sûretés
- > Voie d'exécution
- Européen
- Immobilier
- IP/IT et Communication
- Pénal
- Toute la matière
- > Atteinte à l'autorité de l'état
- > Atteinte à la personne
- > Atteinte aux biens
- > Droit pénal des affaires
- > Droit pénal général
- > Droit pénal international
- > Droit social
- > Enquête
- > Environnement et urbanisme
- > Etranger
- > Instruction
- > Jugement
- > Mineur
- > Peine et exécution des peines
- > Presse et communication
- > Propriété intellectuelle
- > Santé publique
- Social
- Toute la matière
- > Accident, maladie et maternité
- > Contrat de travail
- > Contrôle et contentieux
- > Droit de la sécurité sociale
- > Droit international et communautaire
- > Etrangers
- > Grève
- > Hygiène - Sécurité - Conditions de travail
- > IRP et syndicat professionnel
- > Négociation collective
- > Protection sociale
- > Rémunération
- > Rupture du contrat de travail
- > Santé publique
- > Temps de travail
- Avocat
Article
Annulation du licenciement du salarié protégé harceleur : droit à réintégration vs obligation de sécurité
Annulation du licenciement du salarié protégé harceleur : droit à réintégration vs obligation de sécurité
L’employeur est légitime à invoquer l’impossibilité de réintégration lorsque le salarié, qui obtient la nullité de son licenciement après l’annulation de l’autorisation administrative, est accusé de faits de harcèlement moral. L’obligation de sécurité qui pèse sur l’employeur justifie le refus de réintégration.
par Clément Couëdel, Juriste en droit social, Chargé d'enseignement en droit privéle 3 janvier 2022
Récemment mis en voix à l’occasion d’un arrêt du 10 novembre 2021 (Soc. 10 nov. 2021, n° 20-12.604, Dalloz actualité, 30 nov. 2021, obs. C. Couëdel ; D. 2021. 2092 ), le contentieux de la réintégration du salarié protégé trouve de nouveau à s’illustrer dans une décision du 1er décembre 2021.
En l’espèce, une salariée titulaire d’un mandat de représentation du personnel avait été licenciée pour faute grave, après que son employeur a sollicité et obtenu l’autorisation de l’inspecteur du travail. La salariée formait un recours hiérarchique et obtenait l’annulation de l’autorisation administrative de licenciement pour défaut de motivation. Opposé à sa réintégration à raison de faits de harcèlement moral dont elle se serait rendue coupable, l’employeur renouvelait la procédure de licenciement pour faute grave de la salariée. Celle-ci saisissait le juge prud’homal d’une demande tendant à l’annulation du licenciement et au paiement d’une indemnité relative au préjudice subi pendant la période d’éviction. La cour d’appel reconnaissait la licéité de la procédure de licenciement pour faute grave initiée à l’encontre de la salariée, laquelle formait alors un pourvoi en cassation. Pour la salariée, l’employeur n’était pas en mesure de justifier d’une impossibilité matérielle de réintégration de nature à légitimer le licenciement. En parallèle, la salariée estimait que la période d’éviction ouvrait droit à l’acquisition de jours de congés et qu’elle aurait ainsi dû en bénéficier sur cette période ou, à tout le moins, d’une indemnisation à ce titre.
C’est ce dernier point qui aura raison de l’arrêt d’appel. Dans un arrêt du 1er décembre 2021, la chambre sociale casse et annule la décision des juges d’appel en ce qu’ils avaient débouté la salariée de sa demande de paiement de l’indemnité de congés payés pour la période couverte par l’indemnité d’éviction. En revanche, la haute juridiction valide le raisonnement suivi par la cour d’appel d’Amiens, qui avait caractérisé l’impossibilité de réintégration. La décision est intéressante à plusieurs égards.
Sur l’acquisition de jours de congés
D’un côté, la chambre sociale précise que « l’indemnité due, en application de l’article L. 2422-4 du code du travail, au salarié protégé, licencié sur le fondement d’une décision d’autorisation de l’inspecteur du travail ensuite annulée, a, de par la loi, le caractère d’un complément de salaire. Il en résulte que cette indemnité ouvre droit au paiement des congés payés afférents ». Dès lors qu’elle constitue un complément de salaire, l’indemnité d’éviction doit couvrir les salaires et congés payés auxquels le salarié irrégulièrement...
Sur le même thème
-
Précisions sur l’étendue de l’obligation de reclassement de l’employeur en cas d’inaptitude du salarié
-
Antériorité de l’entretien à l’égard de la signature d’une rupture conventionnelle : quid de la quasi-concomitance ?
-
Obligation légale de sécurité : une faute – inexcusable – présumée
-
Recevabilité de la preuve illicite : concrétisation du contrôle de proportionnalité du droit à la preuve
-
Nécessité et proportionnalité : illustration par la Cour de cassation en matière de preuve illicite ou déloyale
-
L’indemnité de rupture conventionnelle ne peut pas être inférieure à l’indemnité conventionnelle de licenciement
-
Discrimination syndicale : l’étendue de la compétence du juge judiciaire en cas d’autorisation administrative de licenciement
-
Inaptitude : l’incontournable obligation de reprendre le versement du salaire malgré le refus de reclassement
-
Licenciement et congé maternité
-
L’indemnité de violation du statut protecteur lorsque l’autorisation du licenciement est annulée
Sur la boutique Dalloz
Code du travail annoté, Édition limitée 2023-2024
08/2023 -
87e édition
Auteur(s) : Christophe Radé; Magali Gadrat; Caroline Dechristé
Droit du travail 2024
09/2023 -
37e édition
Auteur(s) : Gilles Auzero; Emmanuel Dockès; Dirk Baugard
Droit du travail 2022
09/2021 -
8e édition
Auteur(s) : Florence Bergeron-Canut; François Gaudu; Raymonde Vatinet