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Article 353 du code pénal

Dans ce bref mais puissant roman, Tanguy Viel dissèque les raisons qui ont pu conduire un ex-ouvrier breton, père d’un enfant de dix-sept ans, à jeter à la mer un promoteur immobilier : chronique d’un rêve évanoui qui s’est achevé dans le cabinet d’un juge d’instruction.

par Thibault de Ravel d’Esclaponle 12 janvier 2017

Le genre de la confession n’est pas simple. Le long soliloque, ici à peine entrecoupé d’une petite pause, ce monologue qui ne s’arrête jamais vraiment, est un exercice de style dont la maîtrise n’est pas toujours assurée. N’est pas Camus qui veut. Pas plus que l’on ne fait naître ainsi, simplement, un Jean-Baptiste Clamence. Aussi Tanguy Viel a-t-il pris un risque en écrivant Article 353 du code pénal. Réflexe de juriste ou non, dès que l’on commence, surgit la figure de l’avocat. Mais justement, avouons-le : il a bien fait. C’est un brillant roman que l’écrivain d’origine bretonne, comme son héros, a écrit avec cette longue confession de Martial Kermeur. Il est vrai que le domaine pénal s’y prête. Les propos de Martial ne pas sont recueillis, comme pour Clamence dans un bar d’Amsterdam, mais dans le cabinet d’un juge d’instruction, ce juge qui veut connaître les faits « parce qu’il pensait qu’à l’intérieur d’eux, “les faits”, il y avait la vérité. Comme si elle, la vérité, elle allait émerger toute seule hors de l’eau, sèche et sans ride. Après tout, pourquoi pas ? » (p....

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