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À Paris, six cadres d’un groupement ésotérique ont comparu pendant deux semaines pour abus de faiblesse. Au menu : des prévenus se disant victimes, et des victimes ne pensant pas l’être. Autant de paradoxes qui évoquent la science quantique que les prévenus prétendaient enseigner.
par Antoine Bloch, Journalistele 15 mai 2024

C’est en 2012 qu’intervenaient les premières plaintes de familles et les signalements d’une association (l’UNADFI) auprès de la Cellule d’assistance et d’intervention en matière de dérives sectaires (CAIMADES), une antenne de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). En cause, une organisation new age informelle : le « Groupe de recherche sur les énergies vibratoires éternelles et les supports vibratoires incorruptibles ». Au centre, comme souvent, les rocambolesques tribulations d’un leader charismatique. Après avoir trépassé successivement sur Terre et sur vingt-une autres planètes (!), puis entamé un nouveau cycle sur le plancher des vaches, Étienne G. avait prétendument sauvé l’humanité en « retournant le canal cosmique », et « découvert les causes premières » de toutes sortes de « maladies golémiques et cosmo-telluriques ». Dès lors, il avait entrepris de dispenser des enseignements, au travers de séminaires de « biologie quantique », pouvant réunir jusqu’à 200 adeptes, et de TD de méthodologie.
Pour occuper le reste de leur temps, les adeptes passaient des « entretiens individuels » avec des cadres, s’adonnaient à d’interminables exercices au pendule, ou à la lecture assidue d’une hermétique revue : La Grande mutation. Outre l’emploi d’un lexique « quantique » et « vibratoire » parfaitement abscons, tous avaient en commun de se laisser pousser les cheveux et la barbe, servant « d’antennes cosmiques ». Sur les bancs du public, pleins à craquer, beaucoup suivent toujours ce précepte. Ils sont membres du « Collectif de chercheurs de vérités participant au mouvement de pensée de la science des 18 sens et du langage quantique de la vie », qui a poursuivi les « recherches » après les premières mises en examen de mars 2015. Il se présente cependant comme un simple comité de soutien aux prévenus, et a d’ailleurs enseveli la demi-douzaine de magistrats instructeurs successifs (mais avec des co-saisines), puis la présidente de la 13e chambre correctionnelle, sous des centaines de courriers.
Il faut préciser qu’Étienne G. a rendu l’âme (une 23e fois, donc) au cours de la décennie qu’ont duré l’enquête préliminaire puis l’information. Six de ses proches lui ont survécu, et sont prévenus d’abus de faiblesse par sujétion, comme dirigeants de fait d’un groupement sectaire (5 ans et 750 000 € ; C. pén., art. 223-15-2, al. 2), sur une période allant de « courant 2010 » à mars 2015. La circonstance de bande organisée, pouvant d’ailleurs être composée de simples « membres » (7 ans et 1 000 000 € ; C. pén., art. 223-15-2, al. 3), aurait sans doute mieux « collé » au dossier, mais n’a été introduite qu’en janvier 2023. Au vu de la durée moyenne des procédures, il s’écoulera certainement des années avant qu’on n’en discute devant un tribunal correctionnel. Au chapitre des actes ou abstentions gravement préjudiciables aux adeptes, il est question de rupture des liens avec l’entourage, de dons et d’éloignement des circuits de soins conventionnels. Aucune précision sur les pressions ou techniques exercées, mais « on n’exige pas d’une prévention qu’elle contienne une démonstration exhaustive et intégrale », rétorque la procureure.
« Elle faisait huit heures de pendule par jour »
Toutes les préventions (sauf une, on le verra) comportent la même...
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