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Au procès d’un réalisateur pour agressions sexuelles sur Adèle Haenel : « On est d’accord que ce rôle consiste à être dénudée sous votre regard et à rester muette ? »
Au procès d’un réalisateur pour agressions sexuelles sur Adèle Haenel : « On est d’accord que ce rôle consiste à être dénudée sous votre regard et à rester muette ? »
Le metteur en scène Christophe Ruggia comparaissait en début de semaine devant la 15e chambre correctionnelle parisienne, pour agressions sexuelles sur mineure. Dans ce dossier, dire que la réalité a rejoint la fiction est plus qu’un simple poncif journalistique. Tout l’enjeu du procès était de déterminer comment.
par Antoine Bloch, Journalistele 13 décembre 2024

L’affaire a débuté en 2019, par un article de Mediapart, au travers duquel Adèle Haenel a dénoncé « un harcèlement sexuel permanent » et « des attouchements », subis pendant et après le tournage d’un long-métrage de Christophe Ruggia : Les Diables (2002). Elle indiquait alors vouloir « raconter un abus malheureusement banal, et dénoncer le système de silence et de complicité qui, derrière, rend cela possible ». Elle précisait initialement ne pas souhaiter déposer plainte, pensant visiblement les faits prescrits, mais surtout eu égard aux statistiques de traitement judiciaire des infractions sexuelles : « La justice nous ignore, [alors] on ignore la justice ». Cette dernière a cependant lancé des investigations, notamment du chef d’agressions sexuelles sur mineur de quinze ans par personne ayant autorité sur la victime. Au terme de quatre années d’instruction, émaillée de rebondissements devant la chambre du même nom, le cinéaste a finalement été renvoyé, sous cette même prévention (10 ans et 150 000 € encourus).
En arrière-plan, l’emprise, résumée comme suit par un expert-psychologue : « Vulnérable et fragile en raison de son âge, [la partie civile] s’était trouvée progressivement isolée et à distance de son environnement habituel, disponible, assujettie aux injonctions, décisions, idées, ordres de cet homme, faisant preuve d’une certaine forme de soumission et d’obéissance par crainte des réactions de ce dernier ou d’éventuelles sanctions ». C’est à onze ans seulement que la future comédienne fut « castée » pour un film au scénario du genre casse-gueule : Joseph fugue avec Chloé, sa petite sœur autiste, à la recherche des parents qui les ont abandonnés, puis ils s’éveillent à la sexualité lorsqu’il s’avère qu’ils ne sont pas réellement frère et sœur. Dans le séquencier, des plans de nudité et de sexe simulé : « L’éveil des corps, c’est le sujet du film. Il n’y a pas ces scènes, il n’y a pas de film », assènera le réalisateur à la barre.
Si elles ne semblent pas « gratuites » scénaristiquement parlant, ni exagérément nombreuses à l’échelle de la durée totale de 105 minutes, l’effet de compilation rend ces scènes malaisantes au possible. Surtout quand on connaît la consternante nonchalance avec laquelle elles ont été tournées. Mais le metteur en scène ne peut s’empêcher de « défendre » ce tournage, ce qui n’arrange pas ses avocates, qui comptent évidemment plaider que c’est ce film qui est la véritable source du traumatisme de l’actrice. Au passage, c’est totalement inaudible pour cette dernière : « Mais ferme ta gueule ! », finira-t-elle même par crier. Toujours est-il que, pendant le tournage, s’ils avaient bien eu droit à une « coach », celle-ci, en pratique, servait uniquement de « nounou » hors du plateau.
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