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Au procès du « financement libyen » : la question des contreparties économiques et de la rocambolesque fuite de Bechir Saleh

Ces derniers jours, la 32e chambre correctionnelle s’est penchée sur les éventuelles contreparties économiques à un financement occulte de la campagne de Nicolas Sarkozy, ainsi que sur l’épisode trouble de la fuite de Bechir Saleh, l’un des anciens grands argentiers de la Libye.

par Gabriel Thierry, Journalistele 7 février 2025

Après les déplacements d’officiels français à Tripoli, leurs rendez-vous sulfureux et l’épisode de la libération des infirmières bulgares, les magistrats de la 32e chambre correctionnelle parisienne, en charge du procès dit du « financement libyen » de la
campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy, poursuivent leur examen minutieux de ce dossier explosif. Outre l’ancien président de la République, des proches de premier plan, de Brice Hortefeux à Claude Guéant en passant par Éric Woerth, sont également visés par ces poursuites ouvertes pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.

Ces deux dernières semaines, les magistrats, dirigés par Nathalie Gavarino, la présidente de la chambre, se sont intéressés aux éventuelles contreparties économiques et à l’épisode rocambolesque de la fuite de Bechir Saleh, l’ancien directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, l’ancien dictateur libyen. Ce mercredi 29 janvier, le tribunal appelle d’abord à la barre Alain Juillet, l’ancien directeur du renseignement de la DGSE, de 2002 à 2003, propulsé ensuite haut responsable chargé de l’intelligence économique auprès du Premier ministre. Ce fin connaisseur de la sécurité française rembobine l’histoire devant les magistrats. Courant 2005, il tente de rabibocher deux industriels de l’armement français, Safran et Dassault, en concurrence pour le marché de renouvellement des avions de chasse libyens.

« Je me suis inquiété d’une guerre [commerciale] franco-française », détaille aux juges Alain Juillet. En creusant, le haut-fonctionnaire découvre que le déjà sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine « se promenait en Libye » avec une lettre de promesse de grâce d’Abdallah Senoussi. Le chef du renseignement militaire avait été...

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