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Blanchiment douanier et localisation de l’infraction d’origine

Le blanchiment douanier, prévu par l’article 415 du code des douanes, suppose que l’opération financière entre l’étranger et la France porte sur le produit d’un délit prévu par le code des douanes, excluant les infractions à la législation douanière d’un État étranger. 

par Sébastien Fucinile 27 mai 2016

Le blanchiment douanier, plus ancienne infraction de blanchiment de la législation française, a un champ d’application très restreint, comme vient de le rappeler la chambre criminelle, par un arrêt du 4 mai 2016. Elle a précisé, par un attendu de principe, que cette infraction « suppose que l’opération financière entre l’étranger et la France porte sur le produit d’un délit prévu par le code des douanes ». Elle a par conséquent cassé et annulé un arrêt d’appel qui avait retenu cette infraction pour des prévenus qui avaient procédé à une opération financière sur des fonds provenant d’une infraction à la législation douanière algérienne. Cette solution, restreignant le champ d’application du délit de blanchiment douanier aux cas où l’infraction d’origine est un délit sanctionnant l’atteinte à la législation douanière française, doit être approuvée, mais appelle quelques observations.

Le délit général de blanchiment, prévu par l’article 324-1 du code pénal, est issu de la loi n° 96-392 du 13 mai 1996. Avant la création de ce délit, seul le blanchiment douanier (C. douanes, art. 415) et le blanchiment de trafic de stupéfiants (C. pén., art. 222-38) étaient réprimés. Le délit général de blanchiment a pris aujourd’hui une très grande importance et un très grand rôle pour la répression des actes postérieurs à la consommation d’une infraction. Le délit général de blanchiment est défini comme « le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l’origine des biens ou des revenus de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect » ainsi que « le fait d’apporter un concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d’un crime ou d’un délit ». Cette incrimination a pris un très...

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