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À Bobigny « la frondeuse », l’aide juridictionnelle est une question de survie

Le barreau de Seine-Saint-Denis (93) a voté la grève du « secteur aidé » hier jusqu’à la prochaine assemblée générale. Entre radicalisme et volonté de bien faire, les avocats, si motivés soient-ils, peinent à définir une stratégie de lutte.

par Julien Mucchiellile 6 juin 2014

Elle était au courant, Martine Constant, qu’il y aurait du monde à son audience. « Le tract sera joint à la procédure, maître ». Tous les prévenus qui voudront bénéficier d’un avocat commis d’office devront solliciter le renvoi – qui est de droit. Stéphane Maugendre, coordinateur pénal du barreau de Bobigny et président du GISTI, vient d’annoncer au tribunal de la 17e chambre correctionnelle de Bobigny qu’aucun avocat ne ferait de permanence aujourd’hui, et jusqu’au 17 juin. Une cinquantaine de ses confrères ont envahi la salle pour assister à cette annonce. Ils ont ramené la banderole « avocat en colère » qu’ils avaient plus tôt déployée sur le parvis du tribunal de grande instance (TGI), puis sont repartis, disciplinés, avant que les audiences débutent. La grève a été votée une heure plus tôt, à la quasi-unanimité de l’Assemblée générale qui a réuni environ soixante-dix avocats du barreau de Seine-Saint-Denis (93), sur un effectif total de 540. Jusqu’à la prochaine AG, le 17 juin, c’est la grève du « secteur aidé ».

Ils ont hésité avec la grève générale mais n’ont pas voulu se mettre les confrères à dos. Pourtant, dans ce barreau, ils sont nombreux à être concernés par l’aide...

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