- Administratif
- Toute la matière
- > Acte
- > Collectivité territoriale
- > Compétence
- > Contrat et marché
- > Droit économique
- > Droit fondamental et liberté publique
- > Election
- > Environnement
- > Finance et fiscalité
- > Fonction publique
- > Institution administrative
- > Police
- > Pouvoir public
- > Procédure contentieuse
- > Responsabilité
- > Service public
- > Urbanisme
- Affaires
- Civil
- Toute la matière
- > Arbitrage - Médiation - Conciliation
- > Bien - Propriété
- > Contrat et obligations
- > Droit et liberté fondamentaux
- > Droit international et communautaire
- > Famille - Personne
- > Filiation
- > Mariage - Divorce - Couple
- > Procédure civile
- > Responsabilité
- > Succession - Libéralité
- > Sûretés
- > Voie d'exécution
- Européen
- Immobilier
- IP/IT et Communication
- Pénal
- Toute la matière
- > Atteinte à l'autorité de l'état
- > Atteinte à la personne
- > Atteinte aux biens
- > Circulation et transport
- > Criminalité organisée et terrorisme
- > Droit pénal des affaires
- > Droit pénal général
- > Droit pénal international
- > Droit social
- > Enquête
- > Environnement et urbanisme
- > Etranger
- > Informatique
- > Instruction
- > Jugement
- > Mineur
- > Peine et exécution des peines
- > Presse et communication
- > Santé publique
- Social
- Toute la matière
- > Accident, maladie et maternité
- > Contrat de travail
- > Contrôle et contentieux
- > Droit de la sécurité sociale
- > Grève
- > Hygiène - Sécurité - Conditions de travail
- > IRP et syndicat professionnel
- > Négociation collective
- > Protection sociale
- > Rémunération
- > Rupture du contrat de travail
- > Santé publique
- > Statuts particuliers
- Avocat
Article

« Censure préalable » de Mediapart : compte-rendu de l’audience de rétractation
« Censure préalable » de Mediapart : compte-rendu de l’audience de rétractation
Vendredi dernier, Mediapart sollicitait la rétractation d’une ordonnance sur requête l’enjoignant de ne pas publier des enregistrements clandestins. Une décision que le journal, mais aussi plusieurs organisations de journalistes, considèrent comme la « censure préalable » d’une « information d’intérêt public ». Délibéré le mercredi 30 novembre.
par Antoine Bloch, Journalistele 28 novembre 2022

« Jamais, de mémoire de journalistes et de juristes, sauf aux périodes d’éclipse démocratique, nous n’avons connu de décisions de cet ordre », assène à la barre le directeur de la publication de Mediapart, dans les toutes premières minutes de cette audience de rétractation. Pour resituer cette procédure, il faut remonter au mois d’août dernier. Le journal en ligne avait alors entrepris de publier, par extraits, un certain nombre d’enregistrements clandestins réalisés – quelques années auparavant – dans le bureau du maire (LR) de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, par celui qui était alors son premier adjoint (centriste), Gilles Artigues. Visé par un chantage au kompromat, ce dernier avait procédé à plusieurs captations pour se protéger et, a-t-il soutenu dans l’intervalle, laisser à sa famille matière à poursuites après son suicide.
Perdriau, exclu dans l’intervalle de son parti, et désormais en retrait de ses fonctions de représentation à la mairie comme à la métropole stéphanoises, y lâchait notamment à Artigues, au demeurant peu connu pour ses prises de position progressistes en la matière, que « j’ai une vidéo vous montrant le cul à l’air avec un mec », et que « je pense que vos enfants ne s’en remettront pas ». Le chef de cabinet, « débranché » depuis, intervenait ponctuellement dans la discussion pour préciser par exemple que « je fonctionne exactement comme peut fonctionner un criminel, […] je n’ai aucune foi ni loi », ou encore que « si le fait que j’aille en taule vous fait tomber, […] je n’ai aucun problème ». Après une plainte de Lartigue, puis un dépaysement de la Loire vers le Rhône, le parquet de Lyon avait ouvert une information, notamment des chefs d’atteinte à l’intimité de la vie privée et de chantage aggravé. Fin de l’acte I.
« Par le procédé mis en œuvre, vous avez censuré une expression »
Acte II. À la mi-novembre, un journaliste de la rédaction interrogeait, en vue d’un nouvel article, le cabinet du maire sur d’autres extraits, dans lesquels il était cette fois question de Laurent Wauquiez, président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Perdriau demandait un délai mais, en guise de réponse, le journal recevait par huissier une ordonnance sur requête, et plus précisément une « injonction de ne pas publier », que ce soit de manière « directe ou indirecte », tout nouvel extrait ou retranscription d’un « enregistrement illicite » – et non simplement « clandestin » –, sous astreinte de 10 000 € par extrait. Décision qui reposait sur une atteinte à l’intimité de la vie privée du maire, dont l’avocat du journal souligne qu’elle n’avait jamais été invoquée lors des précédentes publications.
Dans le cadre d’un « référé-rétractation », l’audience du jour est présidée par la magistrate qui, pour le compte du président du tribunal judiciaire de Paris, a rendu l’ordonnance en question. Ce que la jurisprudence n’impose pas, mais qui a le mérite de coller on ne peut plus parfaitement à la lettre du texte : « Le juge a la faculté […] de rétracter son ordonnance » (C. pr. civ., art. 497). Le parquet a également fait le déplacement, pour une « intervention...
Sur le même thème
-
L’incertain débat sur la loi narcotrafic
-
Chronique de jurisprudence de la CEDH : variations européennes sur l’usage de la force publique (Première partie)
-
Audience suspendue, audience quand même !
-
Panorama rapide de l’actualité « Pénal » de la semaine du 10 mars 2025
-
« En France, les infractions contre l’environnement sont très peu poursuivies alors qu’elles sont la première source de financement des réseaux de combat armés »
-
Injure raciale : analyse des éléments extrinsèques, au-delà du seul contexte
-
La Cour des comptes évalue les alternatives à la prison
-
Retard dans la publication des comptes sociaux d’une SARL et action sociale ut singuli
-
Démembrement de la propriété : appréciation (très facilitée) de la libre disposition et de la bonne foi du mineur
-
Au procès du « financement libyen » : « Non mais il me demande 10 millions, lui ! Franchement… »