Accueil
Le quotidien du droit en ligne
-A+A
Article

Chasse : la CEDH renvoie la balle au Conseil d’État

Le premier avis rendu par la Cour européenne des droits de l’homme au Conseil d’État laisse à celui-ci une large marge d’appréciation. Il n’exclut en tout cas pas la conventionnalité de l’article L. 422-18 du code de l’environnement.

La Cour européenne des droits de l’homme a rendu, le 13 juillet, l’avis consultatif que lui avait demandé le Conseil d’État, à propos de la compatibilité avec l’article 14 de la convention, combiné avec l’article 1er du premier protocole additionnel (1P1) des modifications apportées à l’article L. 422-18 du code de l’environnement par la loi du 24 juillet 2019 (CE 15 avr. 2021, n° 439036, Forestiers privés de France, Lebon ; AJDA 2021. 831 ; JA 2022, n° 652, p. 33, étude S. Damarey ; RFDA 2021. 721, note C. Morio ).

La disposition litigieuse vise à interdire aux propriétaires de terrains de se regrouper en association après la création d’une Association communale de chasse agréée (ACCA), afin de se retirer de celle-ci. Elle a été adoptée en réaction à un revirement de jurisprudence du Conseil d’État permettant un tel retrait (CE, sect., 5 oct. 2018, n° 407715, Association Saint-Hubert, Lebon ; AJDA 2018. 1937 ; ibid. 2181 , chron. C. Nicolas et Y. Faure ; RFDA 2018. 1121, concl. L. Dutheillet de Lamothe ). Postérieurement à la demande d’avis, la disposition a été déclarée conforme à la Constitution (Cons. const. 4 nov. 2021, n° 2021-944 QPC, Association de chasse des propriétaires libres, AJDA 2021. 2245 ).

Tout en nuances, l’avis de la CEDH laisse au Conseil d’État une large marge d’appréciation. C’est ainsi à...

Il vous reste 75% à lire.

Vous êtes abonné(e) ou disposez de codes d'accès :