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Une plaidoirie doit-elle rester dans le prétoire ? Les paroles – simples, subtiles, protestataires – s’envolent. Vers les allégories des vieux tribunaux ou les faux-plafonds des nouveaux édifices. Elles se gravent dans la mémoire de celles et ceux qui ont entendu l’avocat tenter de plier l’auditoire à son opinion.
par Pierre-Antoine Souchardle 17 septembre 2018

Rares sont les occasions où le procès est filmé. Cela donnerait pourtant au plus grand nombre, surtout à ceux qui parlent sans savoir, l’occasion de comprendre les enjeux d’une audience, d’appréhender le travail des avocats et des magistrats.
Mais bon, il ne faudrait quand même pas encombrer les étagères de la place Vendôme d’enregistrements présentant un intérêt pour la constitution d’archives historiques de la justice.
La parole est un sport de combat, affirmait le bâtonnier Jacques Charpentier. Alors, lorsqu’un acteur interprète de grandes plaidoiries, faut-il y aller ?
Sur les planches du Théâtre Antoine, Richard Berry joue Plaidoiries. Un spectacle mis en scène par Éric Théobald, d’après Les grandes plaidoiries des ténors du barreau (Mareuil Éditions) du journaliste Matthieu Aron.
L’acteur relève le pari de faire revivre cinq plaidoiries. Cinq affaires emblématiques de ces cinquante dernières années. Dans l’ordre.
-
l’infanticide (2009) : Henri Leclerc défendant Véronique Courjault, accusée d’avoir tué ses trois nouveau-nés ;
-
le crime contre l’humanité (1998) : Michel Zaoui partie civile au procès de Maurice Papon, ancien haut fonctionnaire de Vichy ;
-
la peine de mort (1976) : Paul Lombard tentant de sauver la tête de Christian Ranucci ;
-
le procès de la police (2011) : Jean-Pierre Mignard représentant les familles de Zyed Benna et Bouna Traoré, morts électrocutés dans un transformateur à Clichy-sous-Bois ;
- le droit à l’avortement (1972) : Gisèle Halimi en défense de Michèle Chevalier, poursuivie pour avoir aidé sa fille, victime de viol, à avorter.
La mise en scène est sobre. Un banc avec des dossiers. Deux pupitres, une robe d’avocat que l’acteur enfile une fois sur scène. En guise de préambule, un rappel de l’affaire projeté sur écran. Si le spectateur se transforme progressivement en juge ou juré, nul signe dans la salle de la tension qui règne à l’audience lorsque l’avocat se lève pour porter la voix de ceux qu’il défend ou représente.
Richard Berry commence par la figure tutélaire du barreau, Henri Leclerc, présent le soir de la première, comme Gisèle Halimi et bon nombre de membres du barreau.
Richard Berry n’est pas Henri Leclerc, Michel Zaoui, ni Paul Lombard ou Jean-Pierre Mignard. Encore moins Gisèle Halimi. Il reprend leurs mots. La présence, la voix, la prestance ne font pas d’un acteur un avocat. C’est un bon comédien. Or l’avocat n’est pas forcément un comédien. L’avocat porte la liberté d’un homme, le comédien un texte.
Le professionnel des palais de justice ne trouvera peut-être pas son compte en allant voir cette pièce. Le profane, lui, se laissera porter par ces cinq plaidoiries, par la force de ces mots, par cet art oratoire qui n’est tant convaincant que lorsqu’il est simple et juste.
Quarante-cinq ans séparent la plaidoirie de Gisèle Halimi de l’affaire Weinstein. Aujourd’hui, cette plaidoirie n’a rien perdu de son acuité, de son intelligence, de sa justesse. Même prononcée par un homme.
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