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Coronavirus : le Défenseur des droits appelle à « ne pas porter atteinte aux droits des détenus »

par Marine Babonneaule 20 mars 2020

Après le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), l’Observatoire international des prisons (OIP), au tour du Défenseur des droits d’alerter sur la situation des détenus, notamment mineurs, qui ne peuvent plus recevoir de visites (parloirs) en raison de la propagation du coronavirus et du risque sanitaire majeur que le virus fait encourir dans ces milieux fermés (toutes les activités au sein des établissements pénitentiaires ont par ailleurs été interrompues). La ministre de la Justice a certes annoncé, hier, la mise en place d’un crédit téléphonique de 40 € qui sera alloué à chaque détenu pour « rester en contact avec sa famille et ses proches » (les plus démunis bénéficieront d’une aide majorée de 40 €), la création d’un service de messagerie pour les familles et la gratuité de la télévision en cellule. Le ministère s’est félicité de du report dans la mise à exécution des courtes peine d’emprisonnement. « On comptabilise ces derniers jours une trentaine d’entrées en prison quotidiennes contre plus de 200 habituellement », précise le communiqué.  

Cela suffira-t-il à apaiser les détenus qui surpeuplent les prisons françaises ? Des débuts de mutineries, à l’instar des prisons italiennes, ont été relevés à Rouen, à Metz, à Maubeuge, à Perpignan, à Grasse… Et c’est à Fresnes que le premier détenu, atteint du coronavirus, est décédé.

Sur son compte Twitter, le Défenseur des droits appelle le gouvernement à ne pas « porter atteinte aux droits des détenus » même si les restrictions sont légitimes. Il demande « des dispositifs alternatifs aux visites des familles, avocats et intervenants, notamment à l’aide des moyens de communication à distance, et de s’assurer du caractère opérationnel et effectif de ces dispositifs ».

Concernant les mineurs incarcérés, « sans aucune visite possible et sans scolarisation » sont dans une situation particulièrement sensible car « dans l’isolement total », a poursuivi le Défenseur des droits. Ce dernier demande que chaque situation de mineur soit réexaminée par l’autorité judiciaire, en faveur d’aménagements de peine et d’alternatives à la détention provisoire.