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Détention à domicile sous surveillance électronique, sursis probatoire et mandat de dépôt à effet différé : les décrets

Deux décrets d’application sont récemment venus préciser les modalités d’application des dispositions de la loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice. Les publics concernés par la publication de ces deux textes sont sensiblement les mêmes, à savoir les personnes poursuivies ou condamnées, les greffiers et magistrats, les agents des services pénitentiaires d’insertion et de probation et enfin les chefs d’établissements pénitentiaires.

par Anaïs Thézéele 19 février 2020

Décret n° 2020-81 du 3 février 2020

Le décret du 3 février fixe dans un premier temps les modalités pratiques de la détention à domicile sous surveillance électronique et octroie notamment de nouvelles compétences au juge de l’application des peines. Ainsi, ce dernier peut désormais fixer, lorsque la juridiction de jugement ne s’en est pas chargée, le lieu où le condamné est tenu de demeurer ainsi que les périodes durant lesquelles il lui est autorisé de s’absenter. De même, il a la possibilité d’ordonner la suspension de la peine de détention provisoire à domicile sous surveillance électronique, en présence de motifs d’ordre familial, social, médical ou professionnel. Une suspension de ce type de peine est également possible lorsqu’au cours de son exécution, le condamné fait l’objet d’une détention provisoire ou d’une incarcération intervenue à la suite d’une peine privative de liberté. Lorsque le condamné est mineur, ces nouvelles attributions confiées au juge de l’application des peines sont exercées par le juge des enfants.

Le décret opère ensuite des modifications textuelles qui entérinent la création du sursis « probatoire » renforcé, tout en en précisant le régime, et prévoit de nouvelles dispositions relatives à la conversion de peine.

Enfin, les conditions de la mise en œuvre ainsi que les effets du mandat de dépôt à effet différé à l’égard du condamné sont fixés.

L’entrée en vigueur de ce premier décret doit intervenir le 24 mars 2020 et son application vaudra pour les condamnations prononcées à compter de cette date, y compris lorsqu’elles concerneront des infractions commises antérieurement.

Décret n° 2020-91 du 6 février 2020

Le décret du 6 février détermine la composition et le fonctionnement des commissions de l’application des peines dématérialisées, qui ont la possibilité de délibérer par voie électronique lorsque la comparution du détenu n’a pas été ordonnée. Le décret précise par ailleurs les modalités selon lesquelles le juge de l’application des peines ou le chef d’établissement pénitentiaire statuent sur les demandes de permission de sortir prévues à l’article 723-3 du code de procédure pénale.

La majorité des dispositions de ce second décret est entrée en vigueur le 8 février, à l’exception de celles relatives aux délibérations dématérialisées des commissions de l’application des peines, dont la date d’entrée en vigueur sera fixée par arrêté.