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Faut-il abandonner l’objectif de l’encellulement individuel ?

Le rapport de la commission d’enquête sur les prisons présidée par Philippe Benassaya (LR) et rapporté par Caroline Abadie (LREM) est une somme riche de 354 pages. Des mineurs à la radicalisation, le rapport balaie les différentes problématiques, avec de nombreuses informations inédites. Mais il s’interroge aussi sur l’objectif de l’encellulement individuel, inscrit dans notre loi depuis 1875 et jamais respecté.

par Pierre Januel, journalistele 21 janvier 2022

Ce rapport s’inscrit dans une tradition de commissions d’enquête sur la prison, après ceux de 1875 et 2000. Malgré les années, certains des constats sont identiques. En deux décennies, les prisons françaises ont pourtant fortement évolué : loi pénitentiaire, grand plan de construction au début des années 2000, renforcement des SPIP, création du contrôleur général des lieux de privation de liberté et du Défenseur des droits et nette augmentation de la population carcérale (P. Januel, Dalloz actualité, 14 déc. 2020).

Pour les députés, la population carcérale reste une population aux difficultés multiples. En 2020, plus de la moitié des détenus n’ont aucun diplôme et 90 % ne dépassent pas le niveau du CAP. 27 % des détenus échouent au bilan de lecture. La proportion de détenus atteints de tuberculose est de 106,9 pour 100 000 personnes, contre 20,8 en population générale.

Le rapport revient sur la situation catastrophique de la formation professionnelle. La compétence a été transférée aux régions en 2014. Un échec. La rapporteure Caroline Abadie « s’alarme de la chute vertigineuse du nombre de personnes détenues formées et du nombre...

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