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Les Fleurs de lin : un livre surprenant et original

Polar ? Autobiographie ? Histoire d’amour ? Récit sur le droit et ses personnages ? Les Fleurs de lin, premier roman de Vincent Vigneau, président de la chambre commerciale de la Cour de cassation, est un peu tout cela à la fois. C’est aussi et peut-être surtout une belle leçon de vie.

par Georges Teboul, Avocat AMCOle 21 avril 2023

Il est bien difficile de faire une chronique sur un livre qui est paru récemment et qui a été rédigé par un président en exercice de la chambre commerciale, financière et économique de la Cour de cassation. Pour un commentateur habituel des décisions rédigées par cette chambre, cela peut paraître une gageure, sans tomber dans une flagornerie de mauvais aloi ou la critique provocatrice.

Par ailleurs, peut-on séparer l’œuvre qui est en apparence un roman policier de son auteur qui est un haut magistrat ? Cela paraît là encore difficile, tant le magistrat est présent dans l’œuvre. La réponse est sans doute de se dispenser d’utiliser tel ou tel superlatif pour parvenir à une relative neutralité… dont chacun sait qu’elle est pratiquement impossible.

Ce livre est en réalité un curieux mélange : c’est à première vue un petit bouquin, un « polar », un livre anodin. Il existe cependant plusieurs niveaux de lecture, ce qui est rare pour un ouvrage de cette catégorie.

Lecture distrayante d’une histoire policière

Le premier niveau est celui de la lecture distrayante d’une histoire policière, bien présente dans l’œuvre, intéressante et assez originale. Nous ne déflorerons pas bien entendu le sujet qui est tout à fait classique, avec ses relations entre magistrats et policiers, les inévitables erreurs, la crudité et la rudesse du monde de la délinquance, de la maltraitance sordide, l’absence totale de scrupules de délinquants endurcis, leur chasse difficile par un policier scrupuleux, soumis comme chacun aux pulsions de l’amour, de son état physique, de sa santé et de ses humeurs.

Si l’on s’en tenait à cet aspect, ce livre serait distrayant, intéressant à lire mais pas extraordinaire.

Peinture des milieux judiciaires

Le deuxième niveau concerne la peinture des milieux...

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