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Loi immigration : l’Assemblée, à son tour, réécrit le texte

La semaine dernière, les débats en commission sur le projet de loi immigration ont souvent été tendus. L’Assemblée a largement réécrit le texte, écartant plusieurs ajouts du Sénat mais en conservant d’autres. Revue des principaux dispositifs supprimés, maintenus et ajoutés.

par Pierre Januel, Journalistele 5 décembre 2023

Le parcours du projet de loi immigration est des plus accidentés. Après une étude en commission au Sénat en mars 2023, le texte a attendu six mois avant d’être inscrit en séance. Les sénateurs ont alors imposé une version bien plus dure (Dalloz actualité, 7 nov. 2023, obs. P. Januel), conservant toutefois un article sur la régularisation des métiers en tension. La semaine dernière en commission, les députés ont à leur tour réécrit le projet. Pour faciliter l’obtention d’un compromis, les députés ont supprimé des pans entiers ajoutés par le Sénat : considéré comme des cavaliers législatifs, les articles sur la nationalité (droit du sol, déchéance, naturalisation), l’aide médicale d’État ou les mineurs non accompagnés sont passé à la trappe et seront renvoyés à d’autres textes.

Les débats en séance, qui s’étaleront entre le 11 et le 22 décembre, s’annoncent déjà houleux. Le sujet, très clivé politiquement, suscite les passions. À ce stade, il n’est pas certain que le projet trouve une majorité. Il faudra ensuite trouver un compromis avec le Sénat.

Titres de séjour

L’Assemblée a validé, en l’étendant, l’expérimentation d’un « examen à 360° » des titres : l’administration procédera à examen exhaustif des droits éventuels au séjour d’un étranger (art. 1er, H).

Parmi les articles supprimés, le fait d’avoir cinq ans de résidence stable pour bénéficier de différentes aides sociales (art. 1er, N), la création de visas francophones (art. 1er, BB), l’allongement des délais avant l’obtention de certaines cartes (art. 1er, EA et 1er, EC) ou le visa pour les britanniques possédant une résidence secondaire (art. 1er, K). L’Assemblée a supprimé la mise en place d’un cautionnement pour le titre étudiant, et l’instauration de droits d’inscription majorés pour les étudiants extra-communautaires. Les étudiants devront toutefois prouver le caractère « sérieux » de leurs études.

L’article 1er, B, durcissant les conditions du regroupement familial a été réécrit. Seules ont été conservés l’obligation de disposer d’une assurance maladie, la condition de de régularité des...

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