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Le marché locatif privé français en panne !

Malgré un rebond d’activité constaté en 2018, le marché locatif privé français peine à retrouver le dynamisme connu dans les années 2000. Les loyers toujours en hausse et le manque d’effort d’amélioration et d’entretien peignent un tableau inquiétant.

par Pauline Louassele 29 mars 2019

Activité du marché. Le taux de mobilité résidentielle en France a fortement chuté depuis la crise des années 2008-2009, mais, depuis 2015, ce dernier tend à se redresser. En 2018, il a ainsi atteint 30,2 % (contre 28,4 % pour l’année 2017).

Malgré cette évolution positive, l’activité du marché résidentiel reste cependant en net recul sur tout le territoire par rapport aux années 2000. Les seules régions où ce dernier apparaît attractif sont l’Île-de-France et la région PACA, là où les loyers sont parmi les plus chers.

Évolution des loyers de marchés. Pour l’année 2018, l’observatoire CLAMEUR a constaté une progression des loyers (+ 1,4 %). Cette progression reste néanmoins inférieure à l’inflation, et ce, depuis l’année 2007 (+ 1 % par an, contre + 1,2 % par an pour l’inflation).

Les loyers de marché ont perdu de leur pouvoir d’achat : 2,5 % au total, alors que les prélèvements fiscaux et parafiscaux se sont alourdis.

Ce ralentissement affecte toutes les grandes villes de France et dans les vingt premières villes par le nombre des habitants, en 2018, les loyers ont même baissé de 25 %. 

Cette panne des loyers n’est toutefois pas réservée qu’aux grandes villes. Les petites communes hors agglomérations sont elles aussi touchées.

La baisse des loyers de relocation se poursuit chaque année (- 0,6 % en moyenne) et cela, même sur des territoires non concernés par les mesures d’encadrement (Aisne, Aube, Doubs, Haute-Marne, Nièvre et Yonne…). Pour 2018, les loyers entre deux locataires ont encore baissé de 0,3 % (de 1998 à 2010, ils croissaient de 5,2 % en moyenne).

Effort d’amélioration et entretien des logements. L’observatoire CLAMEUR estime que l’effort d’amélioration et d’entretien a encore reculé en 2018. La part d’effort avec travaux a atteint 13,8 %, taux le plus bas depuis 1998. Il y a dix ans, il atteignait 32,9 %.

Prix au mètre carré des loyers

En euro/m2, les loyers 2018 s’établissent comme suit :

Angers : 10,7 € (+ 2,2 %)
Bordeaux : 13,6 € (+ 2,2 %)
Dijon : 11,7 € (+ 3,3 %)
Grenoble : 12,4 € (+ 3,7 %)
Le Havre : 11,5 € (+ 1,5 %)
Lille : 13,7 € (- 0,3 %)
Lyon : 13,3 € (+ 1,5 %)
Marseille : 12,8 € (+ 3,2 %)
Montpellier : 14,0 € (- 1,8 %)
Nantes : 12,3 € (- 0,6 %)

Nice : 16,4 € (- 0,3 %)

Nîmes : 10,5 € (- 0,1 %)

Paris : 26,2 € (+ 2,5 %)

Reims : 12,1 € (+ 0,1 %)
Rennes : 12,4 € (+ 2,1 %)
Strasbourg : 12,5 € (- 0,6 %)
Toulon : 11,5 € (+ 2,4 %)
Toulouse : 12,8 € (+ 1,3 %)
Villeurbanne : 12,7 € (+ 6,1 %)