- Administratif
- Toute la matière
- > Acte
- > Bien
- > Collectivité territoriale
- > Compétence
- > Contrat et marché
- > Droit économique
- > Droit fondamental et liberté publique
- > Election
- > Environnement
- > Finance et fiscalité
- > Fonction publique
- > Police
- > Pouvoir public
- > Procédure contentieuse
- > Responsabilité
- > Service public
- > Urbanisme
- Affaires
- Civil
- Toute la matière
- > Arbitrage - Médiation - Conciliation
- > Bien - Propriété
- > Contrat et obligations
- > Droit et liberté fondamentaux
- > Droit international et communautaire
- > Famille - Personne
- > Filiation
- > Mariage - Divorce - Couple
- > Procédure civile
- > Responsabilité
- > Succession - Libéralité
- > Sûretés
- > Voie d'exécution
- Européen
- Immobilier
- IP/IT et Communication
- Pénal
- Toute la matière
- > Atteinte à l'autorité de l'état
- > Atteinte à la personne
- > Atteinte aux biens
- > Circulation et transport
- > Criminalité organisée et terrorisme
- > Droit pénal des affaires
- > Droit pénal général
- > Droit pénal international
- > Droit social
- > Enquête
- > Environnement et urbanisme
- > Etranger
- > Informatique
- > Instruction
- > Jugement
- > Mineur
- > Peine et exécution des peines
- > Presse et communication
- > Santé publique
- Social
- Toute la matière
- > Accident, maladie et maternité
- > Contrat de travail
- > Contrôle et contentieux
- > Droit de la sécurité sociale
- > Grève
- > Hygiène - Sécurité - Conditions de travail
- > IRP et syndicat professionnel
- > Négociation collective
- > Protection sociale
- > Rémunération
- > Rupture du contrat de travail
- > Santé publique
- > Travailleurs handicapés
- Avocat
Article

Placement en cellule disciplinaire : absence de traitement inhumain ou dégradant
Placement en cellule disciplinaire : absence de traitement inhumain ou dégradant
La requête d’un détenu placé en cellule disciplinaire est irrecevable dès lors qu’aucune violation de l’article 3 n’est constatée, sa santé physique ou psychique n’étant pas en danger, et que, par conséquent, le grief tiré de l’article 13 est inapte à prospérer.
par Méryl Recotilletle 24 octobre 2018
Il est acquis que les conditions de détention d’une personne, résultant entre autres d’un placement en cellule disciplinaire, peuvent correspondre à un « traitement inhumain et dégradant » dès lors qu’elles sont « de nature à lui causer des souffrances aussi bien mentales que physiques ainsi qu’un sentiment d’une profonde atteinte à sa dignité humaine » (v. CEDH 20 janv. 2011, Payet c/ France, n° 19606/08, Dalloz actualité, 27 janv. 2011, obs. S. Lavric ; ibid. 1993, chron. L. Burgorgue-Larsen
; D. 2011. 643, obs. S. Lavric
, note J.-P. Céré
; ibid. 1306, obs. J.-P. Céré, M. Herzog-Evans et E. Péchillon
; AJ pénal 2011. 88
, note M. Herzog-Evans
; RFDA 2012. 455, chron. H. Labayle, F. Sudre, X. Dupré de Boulois et L. Milano
; RSC 2011. 718, obs. J.-P. Marguénaud
; ibid. 2012. 208, chron. P. Poncela
; v. égal. à titre d’exemple, CEDH 3 nov. 2011, Cocaign c/ France, n° 32010/07, Dalloz actualité, 17 nov. 2017, obs. M. Léna
; AJ pénal 2011. 605, obs. J.-P. Céré
; RSC 2012. 208, chron. P. Poncela
; ibid. 263, obs. J.-P. Marguénaud
). Toutefois, les conditions de détentions dérogatoires au droit commun entraînées par une sanction disciplinaire « ne génèrent pas forcément, à elles seules, un constat de violation de la Convention » (Rép. pén., v° Prison : sanctions disciplinaires, par J.-P. Céré, n° 23). C’est ce qu’illustre un arrêt Mazziotti c/ France rendu par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), le 18 septembre 2018.
En l’espèce, peu de temps avant sa condamnation par la cour d’assises, et alors qu’il était détenu au sein d’une maison d’arrêt, le requérant fut trouvé en possession d’un téléphone portable et d’une puce de téléphone. En conséquence, la commission de discipline de l’établissement décida de le placer pendant sept jours en cellule disciplinaire. Il saisit immédiatement le juge des référés afin de suspendre l’exécution de cette décision. Le juge des référés, faisant application de l’article L. 522-3 du code de justice administrative (CJA), rejeta la demande. Le requérant forma alors un pourvoi contre cette décision devant le Conseil d’État qui déclara n’y avoir lieu à statuer, la sanction disciplinaire ayant été déjà exécutée. Le détenu déposa finalement une requête devant la CEDH.
Il invoquait tout d’abord l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme (Conv. EDH) en raison de son placement en cellule disciplinaire alors qu’il était selon lui en état de souffrance psychologique au moment du prononcé de cette sanction et que l’exécution de celle-ci a aggravé sa situation au point d’obliger l’administration pénitentiaire à convertir les deux jours restants en travaux d’intérêt général.
Afin de déterminer si le traitement infligé à l’intéressé dans le cadre de sa détention tombait dans le champ d’application de l’article 3 de la Conv. EDH, la Cour de Strasbourg s’est fondée sur un ensemble de principes généraux rappelés dans les arrêts Plathey c/ France (CEDH 10 nov. 2011, n° 48337/09, §§ 47 à 49, Dalloz actualité, 17 nov. 2017, obs. M. Léna ; AJ pénal 2011. 605
; RSC 2012. 208, chron. P. Poncela
; ibid. 263, obs. J.-P. Marguénaud
) et Ketreb c/ France (CEDH 19 juill. 2012, n° 38447/09, §§ 108 à 111, Dalloz actualité, 19 sept. 2012, obs. M. Léna
). Tout d’abord, les conditions de détention ne doivent pas soumettre l’intéressé à une détresse ou une épreuve d’une intensité qui excède le niveau inévitable de souffrance inhérent à la détention. Ensuite, eu égard aux exigences pratiques de l’emprisonnement, la Cour s’assure que la santé et le bien-être du détenu sont assurés de manière adéquate (CEDH 26 oct. 2000, Kudła c/ Pologne, n° 30210/96, §§ 92-94, AJDA 2000. 1006, chron. J.-F. Flauss
; RFDA 2001. 1250, chron. H. Labayle et F. Sudre
; ibid. 2003. 85, étude J. Andriantsimbazovina
; RSC 2001. 881, obs. F. Tulkens
; RTD civ. 2001. 442, obs. J.-P. Marguénaud
; JDI 2001. 191, obs. Decaux et Tavernier ; Gaz. Pal. 23-25 sept. 2001, p. 31, note...
Sur le même thème
-
Outrage à magistrat : le caractère public des propos n’exclut pas la qualification
-
Point de départ de la prescription de la contravention de blessures involontaires
-
Exposition à des substances toxiques : la Cour européenne rappelle les exigences garanties par le droit à la vie
-
Harcèlement sexuel ambiant : nul besoin que les propos ou comportements soient adressés directement à la victime
-
Légitimité du recours à la force meurtrière par le GIGN
-
Mort de Rémi Fraisse : carton rouge pour le France
-
Délit de risque causé à une personne dépositaire de l’autorité publique par diffusion d’information : précision sur l’action civile
-
Précisions sur le fait de participer « sciemment » à un groupement violent
-
Affaire France Telecom : consécration prévisible du harcèlement moral institutionnel par la chambre criminelle
-
Refus d’obtempérer et recours à la force meurtrière