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Jonathann Daval comparaît devant la cour d’assises de Haute-Saône, à Vesoul, pour le meurtre de son épouse Alexia Daval, en 2017. Un meurtre qu’il a fini par reconnaître trois mois après les faits. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité (C. pén., art. 224-1).
par Marine Babonneaule 17 novembre 2020
Jonathann Daval a disparu. Du fond de la salle d’audience, il n’est plus visible, il s’est écrasé dans le box des accusés. C’est la fin de la première journée du procès et l’avocat général a insisté pour que la cour d’assises examine certains clichés, dont ceux du corps d’Alexia Daval, retrouvée morte, en partie brûlée et recouverte de branches, dans le bois de la Vaivre (Haute-Saône) en 2017. Les photos défilent. D’abord la route forestière, les abords, le chemin menant au corps, la vue générale de la scène et puis le corps sous les branchages. « Pas évident à voir », commente le président de la cour d’assises. Arrivent les « vues rapprochées » : la tête recouverte d’un tissu calciné, les jambes écartées, figées et mutilées et le visage découvert, méconnaissable car tuméfié. La famille de la victime a quitté la salle.
De cette première journée, il est une chose qui apparaît : Jonathann Daval a souvent menti. Il a fait croire à la disparition inexpliquée de son épouse partie courir, il a pleuré et ému la France dans les bras de ses beaux-parents, il a évolué dans ses déclarations (14 interrogatoires) concernant les circonstances du meurtre de sa femme. Il cachait à Alexia Daval qu’il se rendait deux fois par jour chez sa mère. Son employeur, venu témoigner à la barre, a raconté qu’il avait installé un traqueur dans le véhicule de fonction du jeune homme car il savait qu’il ne se rendait pas aux rendez-vous chez les clients. Jonathann Daval lui avait alors avoué qu’il soignait des problèmes respiratoires chez sa mère, encore un mensonge. Menteur, le « Petit Poucet », c’est ainsi que l’a appelé hier l’un de ses avocats, a pourtant « laissé plein de petits cailloux » comme autant d’indices de son meurtre. Mais les jurés n’ont pas entendu la voix de l’accusé.
Sauf à l’ouverture de l’audience, lorsque le président de la cour d’assises prévient. « Ce procès va vous permettre de vous exprimer publiquement et directement sur les faits. […] Je voudrais aborder deux aspects. Le décès d’une personne est quelque chose d’absolument tragique mais ce n’est pas rare devant une cour d’assises. Vous ne devez pas être jugé différemment, mais vu l’audience médiatique de cette affaire, mon ressort est de vous garantir un procès équitable. L’autre élément, cette médiatisation a été importante dès le premier jour de l’enquête. […] Quand nous débattrons, oubliez tout cela, concentrez-vous, regardez la cour et les jurés, ce n’est pas la salle qui vous juge. […] Vous serez jugé sur les faits évoqués ici et uniquement examinés ici. […] Il n’y a pas de question piégeuse, vos déclarations ont beaucoup évolué pendant cette instruction, on essaie de comprendre pourquoi, vous avez néanmoins reconnu être le seul auteur des faits. […] Ma question : aujourd’hui, vous reconnaissez que vous êtes impliqué et que vous êtes le seul impliqué dans le meurtre de votre épouse ? »
« Oui », répond Jonathann Daval.
Le procès se poursuit jusqu’à la fin de la semaine.
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