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Procès de l’ex-avocat Sidney Amiel : la défense Landon

Sidney Amiel, ancien avocat chartrain, a été reconnu coupable, hier, des faits de viol et d’agressions sexuelles par la cour d’assises de Versailles. Il a été condamné à dix ans d’emprisonnement. Il fait appel.

par Marine Babonneaule 24 juin 2017

La main sur le joue, il se balance. Il est coupable de tous les faits qui lui sont reprochés, le viol, les atteintes sexuelles, les tentatives, les circonstances aggravantes. « Vous êtes condamné à dix ans d’emprisonnement ». Sidney Amiel se fige. Il n’y a pas un bruit. La présidente s’est tue aussi pendant quelques secondes. « Avez-vous des problèmes de santé ? ». Un peu de diabète et de cholestérol. Les deux policiers qui se sont approchés de lui pendant la lecture du verdict l’emmènent dans le box des accusés. C’est la première fois qu’il y met les pieds depuis que son procès a commencé. Il a l’air de flotter dans sa veste en lin beige. Son avocat lui glisse quelques mots. A côté de lui, la valise de son client. Sidney Amiel regarde ses proches, esquisse un sourire à son fils, qui, les yeux rougis, veut parler à son père. Les policiers l’arrêtent doucement. Ils s’échangent quelques mots. Un nouveau sourire. En face, les parties civiles pleurent.

La cour d’assises a suivi les réquisitions « sévères » de l’avocat général, prononcées la veille, qui avaient balayé « les dénégations » de l’accusé. Françoise, Nadia, Brigitte, Sophie et Andréa sa belle-fille se sont toutes retrouvées, à un moment, sous la dépendance et la soumission du ténor chartrain. « Je n’ai aucune raison de douter » de leurs témoignages, avait-il dit. D’un revers de la main, le magistrat avait également chassé de la cour d’assises les complots dont Sidney Amiel se disait la victime. Le complot antisémite, bourgeois, professionnel et policier. Ces « branches basses » auxquelles il essaie de se raccrocher. Il ne restait plus que ces femmes, effondrées, et la trentaine d’autres qui ont témoigné pendant trois semaines. Les caresses, les baisers contraints, les regards, les propos graveleux. « Je crois que nous avons bel et bien affaire à un obsédé sexuel », a-t-il conclu.

Et puis Frédéric Landon, l’avocat de Sidney Amiel. « Dire qu’un homme ou une femme serait innocent, demander son acquittement, ce n’est pas dire que ceux qui ont dénoncé seraient des menteurs (…) C’est une imposture intellectuelle (…) Il y a eu des instants d’émotion, il y a eu le rejet parfois de son attitude. Je vous demande de juger en hommes et femmes de droit, avec des règles. L’intime conviction ne descend pas du ciel. La détresse ne peut être la seule manifestation de vérité ». Me Landon regarde la cour mais il se retourne aussi pour planter son regard sur les bancs des parties civiles. « Je défends un homme présenté comme un m’as-tu-vu, un mégalo, un dragueur, un pervers, un infidèle, un radin, un manipulateur, le diable, un faussaire, un corbeau, un homophobe, un obsédé sexuel, un dominateur (…)...

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