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Procès du « repenti » corse Claude Chossat : « Vous savez, les rumeurs courent vite chez nous »
Procès du « repenti » corse Claude Chossat : « Vous savez, les rumeurs courent vite chez nous »
Claude Chossat, qui impute l’assassinat de Richard Casanova à Francis Mariani, dont il était le chauffeur, explique que le but officiel de l’opération était de surveiller Michel Quilici, qui les mènerait à son ami Jean-Luc Germani, dont Mariani pensait qu’il avait voulu l’assassiner. Mercredi et jeudi, la cour d’assises a entendu les principaux concernés.
par Julien Mucchiellile 31 octobre 2019

Lorsqu’il était le factotum de Francis Mariani, Claude Chossat était bien placé pour connaître ses projets et obsessions, dont l’une, et pas des moindres, était de localiser Jean-Luc Germani, dont Mariani pensait qu’il était celui qui avait voulu l’assassiner. Le voici qui apparaît, au 4e jour du procès de Claude Chossat pour l’assassinat de Richard Casanova, en visioconférence depuis la maison centrale d’Arles où il est détenu, le visage carré figé par un sourire crispé. Casanova était son beau-frère mais sur l’affaire, « je ne peux rien vous dire de plus que ce que j’ai lu dans la presse. (…) Je le connaissais comme beau-frère et ami, bien sûr. Je n’avais que des relations familiales. Je n’ai jamais eu d’affaires avec lui contrairement à ce que j’ai pu lire ou entendre. »
Germani, figure du grand banditisme, poursuit sa discussion avec le président : « Vous sentiez-vous menacé ? – Non, je ne me sentais pas du tout menacé. J’ai été très surpris par les déclarations de M. Chossat – Vous avez su d’où ça pourrait venir, que Marani vous suspectait ? – Vous savez, les rumeurs courent vite chez nous – Vous avez entendu des rumeurs allant dans ce sens ? – Vous savez, il y en avait tellement, difficile de faire le tri. Je ne vois pas pourquoi il penserait une telle chose, je n’ai rien eu à faire avec M. Mariani. Cette rumeur, je n’y crois pas trop. »
L’avocat général le questionne à son tour : « Quelle est votre opinion sur les raisons pour lesquelles Mariani aurait assassiné Casanova. Vous trouvez cela plausible ? – La seule déduction que j’en tire, c’est que mon beau-frère est mort pour rien – Si vous ne croyez pas vraiment à la thèse qu’on vous aurait soupçonné, puis par incidence M. Casanova, Vous avez cependant quitté la Corse pour vous installer à Aix-en-Provence. Était-ce pour vous mettre en sécurité ? – C’était surtout pour sortir ma famille du milieu. »
Me Édouard Martial, l’avocat de Claude Chossat : « Dans une déclaration, vous dites, parlant de Mariani : “Je n’ai pas de relation avec ce fou”, puis : “Vous savez, je pense que les gens suivent plus Francis par crainte que pour autre chose”. Vous souvenez-vous de cette phrase ? – Non, je n’en ai plus souvenir parce que j’en ai tellement fait, des verbatim – Saviez-vous quelque chose à cette époque-là du fonctionnement de M. Mariani ? Je vais vous dire une chose : la position de M. Chossat, quand on s’y retrouve, ce n’est jamais par crainte. Ça, vous pouvez me croire. »
Fin de la transmission vidéo.
Francis Mariani pensait qu’en enlevant Michel Quilici, propriétaire du garage devant lequel Casanova fut abattu, il pourrait attirer son ami et associé Germani dans ses griffes, c’est-à-dire lui tendre un guet-apens. Michel Quilici, 75 ans, est donc entendu devant la cour d’assises, en chair, en os et en blue jean des pieds à la tête, cet homme simple et tout en retenue est venu, fait remarquable à ce procès où tellement de témoins ont produit un certificat médical, que le président a ironiquement fait remarquer qu’une épidémie sévissait actuellement en Corse. Quilici est venu, car Quilici a vu : « Casanova, il était dans le hall, il y avait beaucoup de monde, il s’est adressé au chef des ventes, intéressé par un véhicule, il m’a dit bonjour. On a eu deux ou trois paroles, c’est tout, puis il s’est dirigé vers la sortie. Un autre client m’attendait. La personne (Bernard Dupas, ndlr) qui l’accompagnait l’a suivi, il était à quelques dizaines de mètres. J’étais en discussion avec un autre client. Puis j’ai entendu un bruit pas normal, un crépitement… Du gravier. Je suis sorti, et je l’ai vu à côté d’une voiture. Il venait d’être visé, je ne sais pas d’où. »
S’en suivent les questions habituelles, qui tournent autour des relations que Quilici entretenait avec Germani (ami et associé), et Casanova (« un client, je le connaissais de vue, tout le monde se connaît en corse »). Le témoin, d’abord bonhomme, se rembrunit peu à peu, irrité par la curiosité des gens de robe.
L’avocat Édouard Martial :
– Votre supplice est bientôt fini
– J’espère. Ça fait onze ans que ça dure
– Vous avez été entendu en 2011. Vous êtes associé avec Germani
– Vous êtes en train de dériver, là
– Non. Germani est le beau-frère de Richard Casanova. Vous dites : “Casanova, je le connaissais que de vue”
– Appelez ça comme vous voulez. On se connaît tous en Corse
– Votre fille se retrouve avec des gros billets qu’elle ramasse près du corps de M. Casanova
– C’est vous qui le dites, les gros billets
– Vous allez me trouver d’une mauvaise foi
– Vous l’êtes (Quilici s’emporte, hausse le ton mais garde les mains dans les poches)
– Mais M. Casanova n’a-t-il pas en réalité récupéré une commission occulte chez vous ?
– Ça, c’est ce que vous essayez tous de démontrer de A à Z
– Autre question
– C’est la troisième, déjà. J’ai un avion à prendre
– Vous avez été condamné pour faits d’escroquerie en bande organisée. Avec qui ?
– Pourquoi ? Qu’est-ce que ça à voir à l’affaire ? Vous êtes en train de déraper, Maître
– Non… Quels étaient vos associés ?
– Mais je les ai cités tout à l’heure – Je ne les ai pas entendus. Il y avait M. Germani comme associé ?
– Absolument ! Qui le cache ?
– Vous
– J’aime pas répéter.
Puis, Michel Quilicci est parti.
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