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Le procureur de Grenoble, Éric Vaillant, anime un groupe créé sur la messagerie WhatsApp pour informer les journalistes sur les affaires judiciaires en cours. Une pratique unique dans le réseau des cent soixante-six procureurs français.
par Gabriel Thierryle 24 février 2020

Ce lundi, ce journaliste de l’Isère pianote sur son téléphone pour interroger le procureur de Grenoble sur d’éventuelles suites à un récent fait divers.
— Bonjour, avez-vous du nouveau sur l’homicide de vendredi à Saint-Ismier, demande-t-il.
— Bonjour. Non, rien de neuf, répond le magistrat.
Un échange banal ? Oui et non. Car cette conversation se déroule sur un groupe créé sur la messagerie WhatsApp. Et, mine de rien, c’est une petite révolution dans le monde de la justice. Éric Vaillant, le procureur de Grenoble, administre en effet depuis un an un groupe lui permettant d’informer les quatre-vingts journalistes abonnés. Certes, il existe déjà de nombreux groupes de messagerie rassemblant journalistes et communicants. « Presse Défense », créé en octobre 2017 sur WhatsApp, rassemble le fil des publications du centre de presse du ministère des armées. Quant à « Beauvau & presse - crise », hébergé sur Telegram, il informe ses cent six membres des chiffres des manifestations. Mais Éric Vaillant est le seul procureur de France, à sa connaissance, à s’être emparé des fonctionnalités de groupe de la messagerie détenue par Facebook.
Une expérience qu’il avait déjà tentée à son précédent poste à Cayenne. Le magistrat avait, pour la première fois, il y a cinq ans, utilisé la fonctionnalité de création d’un groupe à la suite de la suggestion d’un journaliste local. « Cela avait très bien marché, il y avait une cinquantaine d’abonnés au fil de discussion, détaille Éric Vaillant à Dalloz actualité. Les journalistes étaient très satisfaits car ils avaient des réponses très rapidement. Cela me permettait de mon côté de valoriser le travail des services d’enquête et de la justice, et de gagner du temps en ne recevant pas de nombreuses demandes d’information par SMS, mail ou téléphone. »
Différents outils
Responsables de la communication judiciaire, les cent soixante-six procureurs français peuvent communiquer afin d’éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes ou pour mettre fin à un trouble à l’ordre public. Leurs outils ? Bien souvent le mail, la convocation d’une conférence de presse ou l’envoi de SMS groupés, comme le pratique par exemple le parquet de Paris. Les magistrats, une quinzaine environ, utilisent parfois également le réseau social Twitter. Entre nécessaire information du public et respect du secret de la procédure, l’exercice de communication est parfois source de tensions. En témoigne l’enquête ouverte en septembre 2018 pour violation du secret de l’instruction à Grenoble par l’ancien procureur Jean-Yves Coquillat après de nouvelles révélations sur l’affaire Nordhal Lelandais.
Dans la capitale des Alpes, l’utilisation de WhatsApp par le procureur est saluée par Benjamin Bourgine, rédacteur en chef de la radio France Bleu Isère. « À mon arrivée cet été, j’ai trouvé l’initiative plutôt constructive et transparente, souligne-t-il. Avec cette messagerie, le procureur ne nous donne pas plus d’informations, mais elle est partagée de façon horizontale et rapide. » WhatsApp dispense les journalistes d’une prise de note téléphonique parfois acrobatique, sur le terrain ou entre deux rendez-vous. Et la messagerie permet de contacter directement le procureur si un journaliste veut vérifier un scoop inconnu de ses confrères.
Forte appétence
Le groupe d’Éric Vaillant ne devrait pas étonner dans la magistrature. Créateur d’un nouveau service chargé de la presse et d’assistance au parquet du ressort de la cour d’appel de Douai en 2008, ce magistrat a une forte appétence pour la communication. « La cote d’amour de la magistrature a beaucoup baissé après l’affaire d’Outreau, relève-t-il. Si nous ne faisons pas ce métier pour être aimés, il faut toutefois que nos concitoyens aient confiance dans la justice. La justice doit donc être expliquée et incarnée par les procureurs, les substituts ou les vice-procureurs. » Résultat ? À Grenoble, Éric Vaillant incite ses collaborateurs à répondre également à la presse sur telle ou telle thématique.
Une position rare dans la magistrature, un corps parfois déçu par la tendance des médias à la personnification. Que ce soit à travers des formations dispensées ou la participation au groupe de travail Communication du parquet mis en place en 2014 par la direction des affaires civiles et des grâces – où il a côtoyé son patron actuel, le procureur général de la cour d’appel de l’Isère, Jacques Dallest, également doyen des enseignements du pôle Communication judiciaire de l’École nationale de la magistrature –, le magistrat plaide pour une évolution des pratiques. « La communication est un art difficile, résume Éric Vaillant. Quand j’envoie un tweet ou un message au groupe WhatsApp, je tourne sept fois mon doigt sur le clavier. Mais si nous ne communiquons pas sur ce que nous faisons de bien, qui va le savoir ? »
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