- Administratif
- Affaires
- Civil
- Toute la matière
- > Arbitrage - Médiation - Conciliation
- > Bien - Propriété
- > Contrat et obligations
- > Droit et liberté fondamentaux
- > Droit international et communautaire
- > Famille - Personne
- > Filiation
- > Mariage - Divorce - Couple
- > Procédure civile
- > Responsabilité
- > Succession - Libéralité
- > Sûretés
- > Voie d'exécution
- Européen
- Immobilier
- IP/IT et Communication
- Pénal
- Toute la matière
- > Atteinte à l'autorité de l'état
- > Atteinte à la personne
- > Atteinte aux biens
- > Circulation et transport
- > Criminalité organisée et terrorisme
- > Droit pénal des affaires
- > Droit pénal général
- > Droit pénal international
- > Droit social
- > Enquête
- > Environnement et urbanisme
- > Etranger
- > Informatique
- > Instruction
- > Jugement
- > Mineur
- > Peine et exécution des peines
- > Presse et communication
- > Santé publique
- Social
- Toute la matière
- > Accident, maladie et maternité
- > Contrat de travail
- > Contrôle et contentieux
- > Droit de la sécurité sociale
- > Hygiène - Sécurité - Conditions de travail
- > IRP et syndicat professionnel
- > Négociation collective
- > Protection sociale
- > Rémunération
- > Rupture du contrat de travail
- > Santé publique
- > Statuts particuliers
- > Temps de travail
- > Travailleurs handicapés
- Avocat
Article

Recours pour excès de pouvoir contre le décret n° 2024-780 relatif à la suspension du repos hebdomadaire en agriculture : les raisins de l’employeur et la colère du travailleur
Recours pour excès de pouvoir contre le décret n° 2024-780 relatif à la suspension du repos hebdomadaire en agriculture : les raisins de l’employeur et la colère du travailleur
Par une décision du 30 juin 2025, le Conseil d’État a tranché et rejeté le recours en excès de pouvoir dirigé contre le décret n° 2024-780 du 9 juillet 2024 relatif aux procédures de suspension du repos hebdomadaire en agriculture, lequel concerne certaines récoltes réalisées manuellement, notamment dans des exploitations viticoles. Au regard des conditions particulières dans lesquelles sont réalisées ces récoltes, ainsi que de la réglementation qui encadre l’éventuelle suspension du jour de repos des personnes chargées de ces travaux, la Haute juridiction administrative en déduit que le droit au repos n’est pas méconnu.
par Merwane Benrahou, Doctorant, École de droit de la Sorbonnele 11 juillet 2025
Le temps de travail et le repos des professions agricoles ont fait l’objet d’une réglementation progressive. Sans prétendre à l’exhaustivité, quelques repères peuvent être indiqués pour mieux comprendre la décision commentée. Sous la IVe République, en 1948, une loi est venue réglementer le temps de travail et le repos hebdomadaire dans les professions agricoles (Loi n° 48-401 du 10 mars 1948 réglementant le temps de travail et le repos hebdomadaire dans les professions agricoles) ; tandis qu’était codifié, en 1955, un code rural prévoyant notamment des dispositions relatives à la « réglementation du temps de travail et du repos hebdomadaire », au sein du chapitre II du titre I du livre VII, lequel concernait les dispositions dites « sociales » (Décr. n° 55-433 du 16 avr. 1955 portant codification, sous le nom de code rural, des textes législatifs concernant l’agriculture).
Dans le droit positif, l’ancien code rural a laissé place, en 1981, au code rural et de la pêche maritime. Ce sont désormais les dispositions de l’article L. 714-1 de ce dernier code qu’il convient d’examiner pour cerner le cadre actuel de la réglementation du temps de travail et du repos hebdomadaire des professions agricoles. Cette disposition expose notamment la situation dans laquelle le repos hebdomadaire peut être suspendu temporairement. Plus précisément, l’article L. 714-1, central dans la décision, dispose qu’« en cas de circonstances exceptionnelles, notamment de travaux dont l’exécution ne peut être différée, le repos hebdomadaire peut être suspendu pour une durée limitée […] ».
Dans le cadre de l’espèce qui nous intéresse, c’est un décret du 9 juillet 2024, relatif aux procédures de suspension du repos hebdomadaire en agriculture, qu’il importe d’exposer. Ce texte a modifié les dispositions de l’article R. 714-10 du code rural et de la pêche maritime en ajoutant premièrement que « sont considérées notamment comme des travaux dont l’exécution ne peut être différée au sens du V de l’article L. 714-1, les récoltes réalisées manuellement en application d’un cahier des charges lié à une appellation d’origine contrôlée [AOC] ou une indication géographique protégée [IGP] et imposées par arrêté conformément aux articles L. 641-7 et L. 641-11 ». Par un second alinéa, le texte précise également que « le repos...
Sur le même thème
-
Astreinte et temps de travail effectif : l’intensité de la contrainte déterminante
-
Congés payés : des rappels et des précisions, vers de nouvelles questions ?
-
Flexibilité du temps de travail : le dispositif de la modulation sous le contrôle du juge
-
Temps de travail de l’étudiant étranger en VLS
-
Repos dominical obligatoire, atteinte à la liberté d’entreprendre et discrimination indirecte d’un commerce de produits casher ?
-
Temps partiel modulé : l’invalidité de l’accord collectif n’entraîne pas nécessairement la requalification du contrat de travail
-
Rappel de la caractérisation du préjudice en matière de discrimination et nouvelle CCN jugée insuffisamment protectrice du salarié en forfait jours
-
Congés payés et maladie : les nouvelles règles entrent en vigueur le 24 avril
-
Mentions obligatoires légales et conventionnelles du contrat à temps partiel d’aide à domicile
-
L’effectivité du suivi et de la régulation de la charge de travail du salarié au forfait en jours