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Réquisitoire contre « l’erreur du menuisier »

Le débat autour de l’emplacement du parquet dans les salles d’audience renaît à l’occasion de la construction de la cour d’appel de Fort-de-France. L’Union syndicale des magistrats proteste.

par Marine Babonneaule 10 mars 2015

C’est une histoire de symbole, de visions irréconciliables de la justice : celle de la place du parquet dans une salle d’audience. Pour les magistrats, le ministère public doit être placé sur une estrade, pour les avocats, le parquet n’est qu’une partie comme les autres. Sa place est à terre. Et tout cela serait la conséquence de la fâcheuse « erreur du menuisier ». Si l’on en croit pourtant Bernard Sur, dans Une histoire des avocats en France1, « la mutation matérielle des avocats généraux à côté des magistrats du siège est curieuse : les avocats du roi qui siégeaient au premier banc avec les consultants sont montés s’asseoir près des conseillers. C’est en 1589 que, le premier président Achille de Harlay étant dur d’oreille, les avocats généraux "pour lui rendre service" se glissèrent auprès su siège. Ils y sont restés. C’est la véritable explication ce que l’on appelle à tort : "l’erreur du menuisier" ». 

Peu importe. Le sujet échauffe encore les esprits : le 5 mars, la présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM), Virginie Duval a publié un courrier envoyé au garde des Sceaux pour protester contre la demande – acceptée – des avocats du barreau de Fort-de-France de placer, dans les locaux de la nouvelle cour d’appel, le ministère public au niveau de parties. Sèchement, la nouvelle présidente du syndicat estime la décision, prise par Christiane Taubira « contre les avis » des services de la Chancellerie, comme « choquante ». « Les magistrats du parquet, membres à part entière de...

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