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Le retard à l’allumage de la préfecture de police aux Batignolles

Au nouveau palais de justice des Batignolles, il manque une centaine de policiers à l’appel. Faute d’effectifs suffisants, le préfet de police vient d’appeler à la rescousse les gendarmes. Un couac dans le transfert de la mission de police des audiences et des escortes, dévolue désormais à la préfecture de police de Paris en remplacement de la gendarmerie. 

par Gabriel Thierryle 1 mai 2018

Retard à l’allumage pour la préfecture de police de Paris aux Batignolles. La reprise en main de la sécurité du nouveau palais de justice se fait dans la douleur. Prévu, selon Le Canard Enchaîné, depuis l’été 2016, ce transfert de la charge, à la place de la gendarmerie, de la police des audiences, des escortes et de la sûreté des locaux, se révèle bien gourmand en personnel. Selon le décompte communiqué par la préfecture de police de Paris à Dalloz actualité, la nouvelle compagnie créée pour cette mission compte « déjà plus de 280 fonctionnaires ».

C’est beaucoup mais pas assez. Il manque aujourd’hui une centaine de gardiens de la paix. En novembre dernier, il était en effet prévu que la compagnie de la garde du tribunal de grande instance de Paris (CGTGI), rebaptisée compagnie de protection du tribunal de Paris (CPTP) pour éviter sans doute un sigle fleurant trop le syndicalisme, s’appuie sur un effectif total de 385 policiers. Un dernier chiffre à comparer aux trois escadrons de gendarmerie mobile, soit environ 240 militaires, chargés auparavant de la même mission (v. Dalloz actualité, 21 nov. 2017, art. G. Thierry isset(node/187727) ? node/187727 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>187727).

Les gendarmes réquisitionnés

Mais alors que la justice parisienne vit au rythme des péripéties du déménagement du palais de justice de l’Île de la Cité vers les Batignolles, aucun risque cependant pour la sécurité des escortes ou des audiences. Le préfet de police de Paris a en effet réquisitionné des militaires pour combler le manque. « L’effectif de cette nouvelle compagnie sera portée à son niveau optimal en septembre, et, pour assurer la transition, il est fait appel, en fonction de l’activité du tribunal et en particulier des audiences correctionnelles, aux moyens de gendarmerie mobile », précise la préfecture de police de Paris.

La police des audiences, dirigée par deux policiers, est ainsi entièrement composée de gendarmes, selon le syndicat Unsa-Police – en tout, trois pelotons de gendarmes mobiles auraient été affectés à ce renfort. Une mesure transitoire qui fait grincer des dents. « Une fois de plus la gendarmerie compense le manque d’anticipation et d’envie de faire des autres administrations, déplore à Dalloz actualité Frédéric Le Louette, le président de GendXXI, une association de militaires. C’est navrant alors que la gendarmerie mobile est au bord de l’explosion avec un emploi terriblement intense ».

Pourquoi ce couac dans le transfert de cette mission ? Même si les écoles de police tournent à plein régime, avec la hausse des effectifs dans les forces de sécurité intérieure, décidées après les attentats de 2015, il est difficile de satisfaire toutes les demandes. La préfecture de police de Paris n’avait ainsi obtenu pour cette nouvelle charge qu’un contingent de 250 policiers sur les 1 290 « bleus » de la 245e promotion de gardiens de la paix de décembre 2017. Faute de volontaires déjà en poste, l’institution devra vraisemblablement attendre la prochaine promotion, en septembre prochain, pour boucler ses recrutements.