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Vers la fin de la responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables publics ?
Vers la fin de la responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables publics ?
Un rapport remis au gouvernement préconise une nouvelle réforme de la responsabilité des gestionnaires publics, rapprochant les règles applicables aux ordonnateurs et aux comptables.
par Marie-Christine de Monteclerle 21 décembre 2020
« La responsabilité personnelle et pécuniaire (RPP) des comptables publics est un régime contre-productif et à bout de souffle qui doit être supprimé. » Le rapport de Jean Bassères et Muriel Pacaud sur la responsabilisation des gestionnaires publics, que le gouvernement a rendu public le 15 décembre, n’y va pas par quatre chemins pour proposer de mettre fin à une fort ancienne tradition française.
Mais précisément, « reposant sur des principes édictés au xixe siècle, la RPP a vu sa philosophie obscurcie par la réforme de 2011, le régime oscillant désormais entre sanction du comptable et réparation du préjudice causé par ses manquements ». Les critiques classiques de la RPP sont connues : lourdeur de la procédure, faible impact réel notamment en raison du jeu des remises gracieuses accordées par le ministre (v. S. Damarey, Le comptable public, le préjudice financier, AJDA 2020. 1764 ). Le rapport Bassères ajoute que ce régime « nuit à la performance des réseaux comptables ». La crainte de la mise en jeu de leur responsabilité amène en effet les comptables à multiplier les actes de poursuites sur des « créances anciennes manifestement compromises » au lieu de se concentrer sur celles qui comportent des enjeux importants. Pour des raisons similaires, la RPP fait obstacle au contrôle hiérarchisé des dépenses. Enfin, on apprend que la réforme de 2011, conçue pour alléger la responsabilité des comptables a, paradoxalement, abouti à un triplement des sinistres pour leurs assureurs. Au point que le rapport évoque le risque que le système devienne non assurable.
Le rapport propose que la RPP soit limitée à la gestion de la caisse (qui représente moins de 1 % des charges prononcées aujourd’hui par le juge) et relève d’un système de débet administratif. Les juridictions financières y perdraient donc leur fonction juridictionnelle, ce qui, selon le directeur général de Pôle emploi, ne ferait pas obstacle au maintien de la qualité de magistrat de leurs membres. La suppression de la RPP n’implique pas davantage celle du principe de séparation de l’ordonnateur et du comptable.
Les ordonnateurs justiciables de la CDBF
Pour le reste, « la logique juridictionnelle doit désormais laisser la place à une responsabilité managériale renforcée ». L’évaluation, la carrière et la rémunération des comptables devraient prendre en compte la réalisation de leurs objectifs en matière de qualité comptable, de délais de paiement, de taux de recouvrement. Et, pour les fautes les plus graves, l’outil disciplinaire devrait pouvoir être activé.
Néanmoins, « il est légitime de maintenir un régime de responsabilité juridictionnelle ad hoc tout en étant conscient de ses limites structurelles ». Et ce régime ne peut concerner les seuls comptables, les responsabilités étant le plus souvent entremêlées avec celles des ordonnateurs. Pour juger, donc, les infractions les plus lourdes des ordonnateurs et des comptables, le rapport recommande de doter la Cour de discipline budgétaire et financière de nouveaux moyens et d’une composition élargie. Différence de taille avec les projets de réforme qui ont échoué ces dernières années, le rapport préconise que cet élargissement de la responsabilité des ordonnateurs exclue les ministres et les élus locaux, leur responsabilité étant d’abord politique et souvent collégiale.
Cela suffira-t-il à faire aboutir le projet ? Dans leur communiqué de presse, les ministres Amélie de Montchalin et Olivier Dussopt indiquent que les recommandations du rapport « vont être étudiées afin d’identifier, en association avec toutes les parties prenantes, les propositions qui pourraient conduire à un progrès rapide ».
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