Élections professionnelles dans la fonction publique : « il n’y a pas de traduction syndicale de la contestation vis-à-vis du gouvernement »

La rédaction : Quelle est votre impression générale à l’issue des résultats de ces élections professionnelles ?

Luc Rouban : En termes de résultats, celle d’une très grande stabilité dans les trois versants. Il n’y a pas de bouleversement particulier ou de renversement entre syndicats contestataires et syndicats dits réformistes. On observe aussi qu’en dépit de tous les conflits sociaux, les syndicats les plus contestataires, comme Solidaires ou Sud demeurent relativement bas en moyenne.

Si l’on compare les moyennes d’une élection à l’autre, on voit que la CGT reste le premier syndicat dans les fonctions publiques avec 20,8 % des suffrages, en recul d’un point par rapport à 2018, devant FO (18,7 % soit 0,6 point de plus) et la CFDT (18,5 % soit 0,5 point de moins). Ce classement d’ensemble se modifie selon les fonctions publiques. Dans la fonction publique de l’État (FPE), FO reste en tête (17,8 %) devant la FSU (17,1 %) et l’UNSA (16,4 %). Si un syndicat très contestataire comme Solidaires arrive loin derrière (6,5 % soit 1,1 point de moins qu’en 2018), on voit aussi que la CFDT reste à 13,3 % (soit moins 0,5 point) et ne parvient pas à s’imposer comme dans le secteur privé.

La rédaction : Ces élections ont été marquées par une forte abstention. Quelles en sont pour vous les causes majeures ?

Luc Rouban : La baisse de la participation est globale dans les trois fonctions publiques. La participation est passée dans la FPE de 52 % en 2014, à 51 % en 2018 et s’élève aujourd’hui à 44,9 %. Soit une perte de six points, ce qui est quand même énorme. Dans la fonction publique territoriale (FPT), la participation...